Il mise sur le lobbying
Menacé d'être taxé en Suisse, TikTok résiste et change son fusil d'épaule

Les interventions et tentatives de régulation contre les grandes plateformes de réseaux sociaux se multiplient. Craignant pour sa liberté sur le territoire helvétique, TikTok mise sur une nouvelle stratégie: faire du lobbying.
Publié: 08:59 heures
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Dernière mise à jour: 09:01 heures
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Les réseaux sociaux subissent des pressions politiques.
Photo: Shutterstock
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Deborah Bischof et Tobias Bruggmann

L'application TikTok est en plein boom en Suisse, notamment chez les jeunes. Un business estimé à des milliards. Mais aujourd'hui, après avalanche d'abus en tout genre, les réseaux sociaux sont, de manière générale, soumis à une véritable pression politique.

En novembre dernier, le gouvernement australien a interdit aux jeunes de moins de 16 ans l'accès à Snapchat, Instagram ou TikTok. La Grande-Bretagne et les Pays-Bas envisagent aussi d'introduire une limite d'âge. En Suisse, plusieurs interventions allant dans le même sens ont été déposées au Parlement.

TikTok cherche un lobbyiste

Sauf que TikTok n'entend pas rester les bras croisés. Le réseau social chinois recherche actuellement un «Senior Manager Government Relations and Public Policy» (Directeur ou directrice des relations gouvernementales et de la politique publique) pour la Suisse et l'Autriche.

Selon l'offre d'emploi, son rôle sera «d'instaurer la confiance, ainsi que prévenir, gérer et atténuer les risques politiques, législatifs et réglementaires pour TikTok». Cette personne aurait pour mission de nouer des relations stratégiques avec les principales parties prenantes et de «les coordonner au sein des environnements politiques et réglementaires des deux pays.» Pour accomplir cette tâche, il est donc central d'avoir «des connaissances spécialisées dans les domaines politiques/législatifs pertinents et une expérience des affaires publiques en Suisse et en Autriche». Pas étonnant donc que TikTok mise sur le lobbying.

Le temps presse pour la plateforme chinoise

Sauf qu'en Suisse, la pression augmente: le conseiller national du Centre, Giorgio Fonio, veut obliger les exploitants de plateformes à payer une taxe. Le montant pourrait être calculé en fonction de leurs recettes publicitaires, du nombre de leurs utilisateurs ou de la quantité de données collectées. L'argent serait versé dans un fonds qui «financerait de manière ciblée des mesures de promotion des compétences médiatiques, des mesures techniques de protection ainsi que des offres de conseil et de soutien».

Jusqu'ici, le Conseil fédéral s'est montré réfractaire aux régulations des grandes plateformes telles que Google, Facebook ou YouTube. En raison du conflit douanier persistant avec Donald Trump, le gouvernement national voulait jouer la carte de la prudence et attendre encore, comme l'ont rapporté plusieurs médias.

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