Mercredi midi, dans le centre de Geroldswil (ZH), c'était le branle-bas de combat: entre la Coop, les pompiers, l'administration communale, la pharmacie et l'école, des policiers armés de fusils d'assaut et de gilets pare-balles couraient d'entrée en entrée.
«Nous avons dû fermer la porte à clé et nous n'avions plus le droit d'aller sur la place», nous raconte Cristian Calvagno, un adolescent. L'apprenti pharmacien de deuxième année travaillait dans la pharmacie lorsque les policiers ont pris d'assaut le village. Un véhicule blindé de la police a même circulé dans les rues de Geroldswil, et un hélicoptère tournait au-dessus du village.
Le pistolet était faux!
Que s'est-il passé? Un adolescent de 15 ans se promenait joyeusement avec un pistolet en direction de l’école Huebwis. «C’était inquiétant, je n’avais encore jamais vu ça», raconte Cristian Calvagno. «Les informations étaient mauvaises, on n’avait aucune idée de ce qui se passait, pourquoi il y avait autant de policiers», ajoute-t-il. En même temps, cela le rassurait de voir les agents devant l’entrée de la pharmacie. «C’est pour ça que j’étais sûr qu’il ne pouvait rien nous arriver», dit-il.
Avec le recul, il trouve cependant le déploiement un peu exagéré.... Surtout lorsque l'on sait désormais que le pistolet était un faux! L'adolescent poursuit son témoignage: «Je suis désolé pour la famille du garçon. Après tout, ce n'était qu'un adolescent avec un pistolet à eau». Même si l'arme s'est avérée être une imitation, la police a arrêté l'adolescent de 15 ans.
Agacement autour de l'ampleur du dispositif
Nous nous sommes entretenus avec le père du garçon arrêté, qui ne souhaite pas s'exprimer sur l'incident. Dans l'entourage de l'adolescent, on se montre assez agacé par l'ampleur de l'intervention.
L'un d'entre eux déclare: «Il y a aussi une vidéo de lui en train d'arroser ses collègues avec un pistolet à eau devant la Coop. Il était pourtant clair que ce n'était pas une arme». Florian Frei, de la police cantonale zurichoise, nous précise toutefois: «Sur la base du signalement, nous devions partir du principe qu'il y avait un danger concret. Car une personne prétendument armée se dirigeait vers l'école».
L'ado a passé pour un «psychopathe»
Certains passants ont eu peur. Une jeune femme qui habite à proximité du jeune arrêté raconte: «Ma mère m'a appelée, elle m'a dit de me mettre immédiatement en sécurité. J'étais paniquée. Je ne savais pas encore à ce moment-là la raison pour laquelle l'alarme avait été déclenchée».
Pour elle aussi, c'est l'ignorance qui a été le plus difficile à gérer: «Si j'avais su de qui il s'agissait, je n'aurais pas eu peur. J'étais amie avec lui. C'est un garçon tout à fait normal. Pas un psychopathe».
Pourtant à ce sujet la loi est claire: ce qui était considéré avant comme un jouet pour enfant tombe aujourd'hui sous le coup de la loi sur les armes. Cela signifie que si une arme à blanc, un pistolet de soft air ou une fausse arme peut être confondue avec une véritable arme à feu, elle est également considérée comme une véritable arme selon la loi. C'est ce qu'écrit l'Office fédéral de la police (Fedpol) dans une fiche d'information.
Les jouets doivent être reconnaissables comme tel par des non-spécialistes
Les armes factices qui sont clairement transparentes ne sont pas soumises à la loi sur les armes, poursuit la feuille d'information de Fedpol. Il est en effet possible de voir au premier coup d'œil qu'elles sont impropres à être utilisées comme «arme à feu».
«Ne sont pas non plus considérées comme des armes au sens de la loi sur les armes les «armes-jouets» qui, en raison de leur apparence générale (par exemple leur fabrication, leur conception, leur forme, leur taille, etc.), sont reconnaissables au premier coup d'œil comme des jouets par un non-spécialiste».