«Je suis moi-même étonné», avoue Philippe Revaz après la condamnation pénale d'un internaute qui l'avait menacé sur X (Twitter à l'époque des faits). Le présentateur du 19h30 de la RTS, interrogé par la «Tribune de Genève», ne pensait pas que sa plainte aboutirait. Mais force est de constater «que l’on est responsable de ce que l’on publie sur les réseaux sociaux, anonymat ou pas», se réjouit le journaliste.
Tout commence par un tweet de Philippe Revaz, posté en avril 2022. En réaction à l'annonce du naufrage d'un navire amiral russe coulé par l'Ukraine, le présentateur se fend d'un commentaire ironique: «Pensée pour l’amiral qui va devoir passer le coup de fil au Kremlin.»
«Journalope»
L'humour du journaliste n'a de toute évidence pas plu à un internaute qui, comme le rapporte «GHI», l'insulte de «journalope» et mentionne les deux rues qu'emprunte Philippe Revaz pour rentrer chez lui. Par précaution, la vedette du 19h30 doit prendre un taxi pour effectuer le trajet entre son domicile et la tour genevoise de la télévision.
Ça va trop loin pour le présentateur: «J’ai considéré que la ligne rouge avait été franchie. Je n’avais jamais porté plainte pour des insultes, mais il s’agissait là de menaces. Ce n’était pas acceptable.»
Condamné pour contrainte, injure et diffamation
Le Ministère public enquête alors sur l'identité de l'internaute, dont le compte Twitter est anonyme. Un an plus tard, il découvre, avec la collaboration du réseau social, que l'auteur du commentaire est un trentenaire sans antécédents judiciaires domicilié à Genève.
Entendu par la justice en juin, l'auteur du commentaire se défend d'avoir proféré quelconques menaces. Le Ministère public en décide autrement et le condamne pour contrainte, injure et de diffamation dans une ordonnance pénale fin août.
«Je ne renie pas le fond»
Joint en septembre dernier par «GHI», l'internaute en question admet les faits, mais ne démord pas: «Je regrette que mes propos en ligne aient eu pour conséquence de mobiliser les ressources de la police qui a déjà beaucoup de travail dans des affaires autrement plus graves. Si je déplore mon tweet sur la forme, je ne renie pas le fond qui visait à dénoncer la partialité de certaines vedettes de la télévision d'Etat.»
Le trentenaire, qui peut encore faire recours, écope de 45 jours-amende à 40 francs le jour avec sursis, ainsi que d'une amende de 500 francs. Il doit également s'acquitter des frais de procédure s’élevant à 1482 francs.