St-Moritz (GR) reprend sa place de destination alpine la plus chère... la station huppée de l'Engadine est à nouveau en tête du classement. L'éternel numéro 1 repousse ainsi Verbier (VS) à la seconde place. La station de sports d'hiver valaisanne lui était passée devant l'année dernière.
Un appartement de vacances haut de gamme coûte actuellement 22'300 francs par mètre carré à St-Moritz, comme le montre le dernier UBS Alpine Property Focus. Verbier suit de près avec 22'100 francs. La raison de ce remplacement? Dans la station de luxe des Grisons, les prix ont plus fortement augmenté l'année dernière que chez son adversaire valaisan: les prix de St-Moritz ont grimpé de 4%, alors que ceux de Verbier se «contente» d'un 2,8%. La troisième place de ce classement de luxe est occupée par une autre destination valaisanne: à Zermatt, une résidence secondaire haut de gamme coûte 20'900 francs par mètre carré, soit 5,5% de plus que l'année précédente.
De manière générale, le classement confirme la réputation suisse de cherté, le top 5 des stations les plus chères se trouvant dans notre pays. Ce n'est qu'en sixième place que l'on retrouve la station phare des Alpes françaises, Courchevel avec 17'900 francs par mètre carré.
Les prix grimpent depuis le Covid
Selon l'étude d'UBS, le retour de St-Moritz en tête du classement est dû à plusieurs facteurs. «Peu de nouvelles constructions, une réputation de destination phare et une attractivité internationale persistante soutiennent le niveau des prix», peut-on lire dans le rapport. C'est pour cela qu'au sommet de l'échelle du luxe, on peut débourser jusqu'à 40'000 francs par mètre carré. C'est le cas de certaines stars mondialement connues qui se rendent chaque hiver à St-Moritz, où elles séjournent dans des hôtels de luxe comme le Badrutt's Palace. Elles apportent ainsi du glamour à la station grisonne... et participent par la même occasion au maintien des prix.
L'exemple de St-Moritz est également représentatif d'une tendance qui s'est installée depuis le début de la pandémie. Les restrictions de voyage, la fermeture temporaire des offres de loisirs urbaines pendant la période de Covid-19 ainsi que l'apparition de formes hybride de travail comme le home office ont déclenché un boom durable de la demande de logements pour des vacances dans les Alpes. Comme les marchés boursiers ont également prospéré par la suite, l'élite disposait de l'argent nécessaire pour acquérir un nouveau bien immobilier à la montagne. Résultat? Depuis 2020, les prix des appartements de vacances dans les Alpes ont augmenté en moyenne d'environ 30%. Il s'agit d'une explosion annuelle des prix de 5,5%.
La hausse des prix devrait s'atténuer
Les appartements de vacances alpins continuent donc de jouir d'une grande popularité. Les jeunes actifs, qui peuvent travailler indépendamment du lieu où ils se trouvent, apprécient particulièrement la liberté et la qualité de vie des régions de montagne, rapporte l'étude d'UBS.
Malgré tout, l'économiste immobilier d'UBS et auteur du rapport Maciej Skoczek s'attend à ce que les prix n'augmentent plus aussi fortement au cours des prochains trimestres: «Les perspectives économiques pour l'Europe restent modérées. L'inflation pèse sur le pouvoir d'achat des ménages et les coûts de financement élevés, en dehors de la Suisse, font de l'acquisition de résidences secondaires alpines une entreprise coûteuse».