Elles envisagent une action en justice
Un photographe refuse de couvrir le mariage d'un couple de lesbiennes

Rebecca et Chiara Wüest ont planifié leur mariage dans le moindre détail. Mais elles ont buté sur un point non négligeable des préparatifs: le photographe à qui elles comptaient confier la couverture de l'évènement.
Publié: 07.01.2024 à 21:59 heures
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Afin d'immortaliser leur mariage, Rebecca et Chiara Wüest ont fait appel à un photographe professionnel.
Photo: Rebecca Wüest-Moser
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Cédric Hengy et Sandro Zulian

En octobre dernier, Rebecca (25 ans) et Chiara (28 ans) Wüest se sont dit Oui dans une mairie saint-galloise. En mai prochain, le couple veut célébrer son mariage avec ses proches, dans une ambiance printanière.

Afin d'immortaliser les visages rayonnants et les moments de joie, les deux femmes ont fait appel à un photographe professionnel: «J'ai découvert sur Instagram la publicité d'une entreprise de photographie de la région de Coire», explique Rebecca Wüest. Coup de bol: l'entreprise Bara Pictures a son siège à quelques kilomètres seulement du lieu de la fête.

Leur homosexualité comme motif de refus

«Nous avons décidé de prendre contact à la mi-décembre», explique la jeune femme. Au début, tout semblait parfait et une première rencontre avec le photographe a même été convenue dans un café.

Mais un vendredi soir – quelques heures avant la rencontre convenue – les Wüest reçoivent un message et tombent des nues: «Nous avons reçu un e-mail disant qu'en raison de notre homosexualité, l'entreprise ne voulait malheureusement pas couvrir notre fête de mariage», déplore le couple.

Les deux femmes cherchent en vain une justification au refus de l'entreprise de photographie et reçoivent cette réponse, que Blick a consultée: «Nous aimons accompagner tout le monde lors de cette journée spéciale, mais nous ne pouvons pas accompagner tous les couples, aussi formidables soient-ils. Nous accompagnons exclusivement des couples hétérosexuels, car il y a beaucoup de moments intimes que nous ne voulons pas immortaliser avec nos caméras.»

Suppression des avis négatifs sur Google

«Lorsque nous avons lu le message, nous étions choquées et révoltées. C'était la dernière chose à laquelle nous nous attendions, explique Rebecca Wüest. Bien sûr, en tant que femmes lesbiennes, on entend de temps en temps des remarques désobligeantes. Mais je n'avais jamais vu ça.»

Lors de sa prise de contact avec le photographe, Rebecca Wüest avait pourtant signé «Rebecca et Chiara»: «À aucun moment, l'entreprise ne nous a dit que cela pouvait poser problème.»

Le couple n'a pas donné suite au refus de leur commande, mais a été encouragé par de nombreuses personnes à rendre l'affaire publique. Les deux femmes se sont exprimées dans une story Instagram: «Il y a environ 50 personnes qui nous ont redonné du courage avec leurs gentils messages.»

Le soir où les Wüest ont reçu le refus de l'entreprise de photographie, les évaluations négatives de l'entreprise se sont multipliées sur Google. Mais elles ont été supprimées entre-temps. Enfin, sur Instagram, de nombreux internautes ont voulu savoir pourquoi les personnes homosexuelles étaient discriminées.

L'entreprise a tenté d'apaiser la situation: «Nous vous présentons nos sincères excuses. Nous sommes désolés si nous vous avons blessées. Ce n'était en aucun cas notre intention.» L'entreprise n'a pas répondu aux sollicitations de Blick.

«Ils nous acceptent telles que nous sommes»

En plus des préparatifs de leur fête de mariage, le couple envisage désormais une action en justice, sans être fixé sur la procédure exacte.

En revanche, Rebecca et Chiara Wüest ont abandonné la recherche d'un photographe et envisagent de confier la prise de photos à des amis ou à leur famille: «Avec eux, nous n'avons pas à nous inquiéter. Ils nous acceptent telles que nous sommes. Nous ne voulons certainement pas d'une autre affaire de ce genre.»

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