C’était une mission délicate. La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et le ministre de l’Economie Guy Parmelin se sont envolés mardi matin pour Washington. Ils sont arrivés dans la capitale américaine sans invitation officielle. Leur objectif: éviter le coup dur des droits de douane de 39%, ou du moins lancer des discussions pour un nouvel accord.
Accompagné d'une offre «plus intéressante» pour les Etats-Unis, comme l'avait annoncé le Conseil fédéral auparavant, Guy Parmelin était également muni d'un certain porte-document. On pouvait y distinguer quelques mots.
Aucun secret d'Etat dévoilé
Le ministre de l’Economie cachait-il un secret quand, selon Blue News, il a exhibé cette pochette à fenêtre sur le chemin du ministère américain des Affaires étrangères, sous l’œil d’un photographe? Pas vraiment. Les tentatives de lecture par intelligence artificielle n’ont révélé que des formules de politesse. Des aides à la réflexion en anglais destinées aux francophones.
On y lit notamment: «Thank you for your invaluable engagement» – «Merci beaucoup pour votre engagement inestimable.» D’autres phrases comme «Dans les semaines à venir, une grande responsabilité incombe à…» ou «une grande opportunité et responsabilité». Rien de confidentiel donc.
Plus que de simples politesses échangées?
A Washington, les échanges se sont-ils limités à des phrases de politesse, même si les deux conseillers fédéraux ont d’abord rencontré des représentants de l’économie suisse avant de s’entretenir avec le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio?
On ne sait rien du contenu des entretiens. Mais toujours est-il que le dialogue a été renoué avec les autorités américaines, même si aucun accord n'a été conclu.
Le Département d’Etat américain a parlé sobrement de discussions sur la «coopération dans le domaine de la défense», en ajoutant qu’il s’agissait aussi de «discuter de l’importance de relations commerciales justes et équilibrées pour le bien du peuple américain».
Le jet du Conseil fédéral a entamé son vol de retour mercredi soir à minuit, heure suisse. A leur arrivée à Berne-Belp jeudi matin à 7h, les taxes douanières de 39% s’étaient déjà abattues sur la Suisse.