Le Conseil fédéral veut poursuivre les négociations sans imposer de contre-tarifs
La réaction de la Suisse au choc tarifaire est désormais claire: le Conseil fédéral veut poursuivre les discussions avec les Etats-Unis. Les droits de douane doivent être réduits «le plus rapidement possible», selon un communiqué de presse. «Des mesures de rétorsion sous forme de droits de douane en réponse à l'augmentation des tarifs américains ne sont pas prévues pour le moment.» Ces mesures de rétorsion porteraient préjudice à la Suisse. Le Conseil fédéral continuera de plaider en faveur de relations commerciales élargies.
Berne veut aussi examiner des mesures nationales pour protéger l'économie et soulager les entreprises, notamment en prolongeant le chômage partiel. Le Parlement a déjà approuvé une mesure en ce sens et le Conseil fédéral se prononcera prochainement. En effet, le chômage partiel pourrait contribuer à préserver les emplois en cas d'arrêt temporaire du travail dans certaines entreprises.
Pour le SECO, «nous sommes loin d'une crise grave»
«Nous sommes loin d'une crise grave qui verrait le PIB du pays s'effondrer de 2% ou plus», a déclaré jeudi Eric Scheidegger, le chef de la Direction de la politique économique au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Pour lui, l'économie va se contenter d'une croissance de «0,5 à 1%».
Devant les médias, Eric Scheidegger a expliqué que le scénario négatif actuel, l'économie va ralentir, mais l'évolution du produit intérieur brut restera positive. Le ministre de l'Economie Guy Parmelin a toutefois reconnu que la situation «est extrêmement désagréable» pour de nombreuses entreprises, voire même «dramatique» pour d'autres. Il convient toutefois de la remettre en perspective notamment par rapport à la situation du Covid-19.
Source: ATS
La conférence de presse est terminée
La conférence de presse vient de se terminer. Un résumé et des réactions suivront prochainement.
«Je ne suis ni voyante ni psychologue», riposte Karin Keller-Sutter
«Je ne suis ni voyante ni psychologue», a riposté Karin Keller-Sutter à la demande d'un journaliste pour savoir comment avoir de nouveau confiance en Trump. Le Conseil fédéral dit qu'il préparera le terrain en conséquence. «Nous devons continuer à travailler calmement et intelligemment et ne pas nous laisser acculer.»
Karin Keller-Suttr reconnait être «déçue»
Le fait que Donald Trump ait rejeté la lettre d'intention du Conseil fédéral a été une «déception», reconnait Karin Keller-Sutter, avant d'ajouter que la Suisse doit vivre avec. «Cela fait partie du processus.»
L'équilibre des forces entre la Suisse et les Etats-Unis est clair, a ajouté la conseillère fédérale. «Mais nous bénéficions de certains avantages», notamment la sécurité juridique qui pourrait devenir un atout, «si nous nous unissons». «En tant que petit Etat, nous avons toujours dû rester agiles», explique-t-elle. Peut-être que la Suisse traverse actuellement une phase difficile, dans laquelle «nous devons rester unis».
Un prochain coup de fil avec Trump?
Un contact direct avec le président américain Trump n'a de sens qu'une fois les négociations terminées et le soutien de Washington. Ce sera à Trump de prendre la décision finale. «Une fois l'accord conclu, il y aura certainement un autre échange en face à face ou par téléphone.»
Karin Keller-Sutter affirme que l'initiative de l'appel téléphonique avec Washington est venue des Etats-Unis. Plusieurs versions de l'appel ont été publiées, mais elle regrette que certaines d'entre elles «nuisent à la Suisse». Les lettre de Trump aux groupes de la pharma pour baisser les prix ont aggravé la situation.
Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin se défendent face aux critiques
«J'ai écouté très attentivement», explique Karin Keller-Sutter. «Mais je n'ai pas accepté que la Suisse soit responsable d'une perte de 40 milliards pour les Etats-Unis.» Elle dit avoir défendu les intérêts de la Suisse. Selon elle, les déclarations de Trump ces derniers jours étaient un «jeu de pouvoir» et à «ne pas prendre personnellement».
Concernant le déficit commercial des Etats-Unis envers la Suisse, Karin Keller-Sutter affirme que Trump a utilisé des chiffres datant de 2024, biaisés par le commerce de l'or. «La situation est complètement différente aujourd'hui.»
Ne surtout pas fâcher Washington
La Suisse veut garder une relation réglementée avec les Etats-Unis, a déclaré Karin Keller-Sutter, «mais pas à n'importe quel prix». La Suisse doit veiller à maintenir sa situation avantageuse. «Nous avons déjà connu d'autres situations difficiles.» La Suisse en est souvent ressortie renforcée, selon la Conseillère fédérale.
Concernant une possible plainte déposée auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Guy Parmelin souligne que la Suisse souhaite trouver une solution avec les États-Unis, mais qu'une action en justice est possible. Une escalade avec les Etats-Unis n'est pas dans l'intérêt de la Suisse, déclare Guy Parmelin. Des droits de douane de rétorsion auraient également un impact sur l'économie suisse. Le mieux serait que les deux parties trouvent une solution à l'amiable.
«Nous avons cherché à comprendre où la chatte a mal au pied», dérape Guy Parmelin
En voulant expliquer son voyage à Washington avec Karin Keller-Sutter et en réponse à la question d'un journaliste, Guy Parmelin a dérapé. «Nous avons voulu savoir où est-ce qu'il y a eu un problème, comme on dit en bon vaudois, où est-ce que la chatte a eu mal au pied (ndlr: où est-ce que la Suisse a péché par son point faible)».
Guy Parmelin reconnait que les droits de douane sont un fiasco pour la Suisse
Interrogé sur un «possible fiasco» de la mission suisse à Washington, Guy Parmelin a expliqué que «le fiasco, ce sont les 39%» de droits de douane par les Etats-Unis à la Suisse.
Le ministre de l'Economie a complété sa réponse à un journaliste en expliquant que le Conseil fédéral voulait maintenir tous les canaux ouverts, d'avoir la possibilité d’élargir à d’autres intervenants de l’entourage du président comme le Secrétaire d'Etat Marco Rubio.
Berne ne renonce pas aux F-35
Guy Parmelin parle d'un «coup de massue» pour évoquer le sort de la Suisse par rapport à d'autres. Le ministre de l'Economie précise que la Suisse n'a pas été seule dans ce cas. «C’est désormais la façon de négocier aux Etats Unis, il faudra s’y faire», a-t-il concédé.
Concernant les avions de combat F-35 dans un potentiel accord avec Washington, Karin Keller-Sutter a refusé de commenter son offre actualisée à Trump. Elle a toutefois souligné que la Suisse achète des avions de chasse et le système Patriot aux Etats-Unis. «Et elle aura également besoin de munitions à l'avenir.»
Un délai pour la pharma
Donald Trump veut imposer jusqu'à 250% de droits de douane sur les produits pharmaceutiques mais a fixé un délai à fin septembre pour obtempérer, a confirmé Guy Parmelin.
Le ministre de l'Economie a estimé que «le président des Etats-Unis veut absolument que le prix des médicaments baisse, ou en tout cas que les citoyens américains ne payent pas davantage que les autres». Pour Guy Parmelin, c’est un sujet beaucoup plus complexe et qui sera traité à part. L'industrie pharmaceutique suisse pourrait toutefois être impactée, selon lui.
Source: ATS
«Nous ne pouvons pas dire combien de temps cette situation va durer», déclare Berne
Karin Keller-Sutter a repris la parole. Elle a remercié le Secrétariat d'Etat à l'Economie pour son excellent travail. Après l'annonce par le président américain d'une hausse massive des droits de douane, il fallait s'attendre à des difficultés pour les entreprises concernées.
«Nous ne pouvons pas dire combien de temps cette situation va durer», a déclaré Karin Keller-Sutter. Le Conseil fédéral poursuivra les négociations. «Cependant, la décision appartient au président américain.» L’économie suisse reste attractive, elle a déjà surmonté plusieurs revers. Elle peut compter sur une conjoncture intérieure stable, qui n'est pas compromise par les droits de douane américains, mais elle doit «conserver ses atouts».
Les négociations avec Washington relèvent de la compétence du Conseil fédéral. Toutefois, une étroite collaboration avec les représentants des entreprises est également essentielle, car ils bénéficient d'un accès plus large à la Maison Blanche.
Karin Keller-Sutter décrit une «situation extrêmement difficile»
La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a déclaré que les droits de douane créent une «situation extrêmement difficile» pour les secteurs concernés. Le Conseil fédéral travaille activement depuis des mois pour trouver une solution.
Trump n'a pas accepté la lettre de Berne et a accentué la pression. Le Conseil fédéral a donc changé son offre. L'objectif du voyage à Washington était de soumettre la nouvelle offre. «Des discussions sont déjà en cours sur la base de cette nouvelle offre.» La directrice du Seco, Helene Budliger Artieda, est toujours à Washington pour des discussions, un bon signe selon Berne. Toutefois, il est clair pour le Conseil fédéral que les discussions prendraient désormais du temps.
Guy Parmelin prend la parole
Le ministre de l'Economie, Guy Parmelin, dit qu'environ 60% des exportations suisses vers les Etats-Unis sont concernées par les nouveaux droits de douane. Des exceptions à ces droits existent, notamment pour les produits pharmaceutiques. Cependant, d'autres secteurs sont aussi concernés, notamment celui du luxe. Les Etats-Unis ont imposé à la Suisse des droits de douane nettement plus élevés que ceux imposés par l’UE ou le Japon sur des produits comparables.
Guy Parmelin s'interroge sur les conséquences pour l'économie. Si les droits de douane supplémentaires se prolongent, l'économie risque d'évoluer moins favorablement que prévu. Toutefois, les secteurs sont différemment touchés, les entreprises de construction mécanique étant plus durement impactées que les autres.
Le Conseil fédéral s'exprime sur les droits de douane à 15h30
Une conférence de presse aura lieu aujourd'hui à la suite de la séance extraordinaire du Conseil fédéral sur les droits de douane américains. La présidente de la Confédération et ministre des Finances Karin Keller-Sutter ainsi que le ministre de l'Economie Guy Parmelin s'adresseront aux médias à 15h30 à Berne.
Source: ATS
Le président américain Donald Trump impose dès le 7 août des droits de douane de 39% sur les produits suisses, soit plus que les 31% initialement annoncés. La Suisse se retrouve ainsi en tête des pays européens soumis à ces droits de douane punitifs et occupe la quatrième place au niveau mondial.
Un accord a échoué, malgré des semaines de négociations et une relation personnelle entre la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et Trump. Le choc est profond en Suisse – les premières réactions sont vives.