100'000 francs dédommagés
Peter Lauener sort de l'affaire Corona-Leaks sans charges

L'affaire des Corona-Leaks se conclut sans charges contre Peter Lauener. L'ancien collaborateur d'Alain Berset obtient des dédommagements substantiels, marquant la fin d'une procédure controversée.
Publié: 11:01 heures
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L'affaire des Corona-Leaks se conclut sans charges contre Peter Lauener.
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

La procédure du Ministère public de la Confédération (MPC) contre Peter Lauener, l'ex-chef de la communication de l'ancien conseiller fédéral Alain Berset, en rapport avec les Corona-Leaks est close. Interrogé à ce sujet, le MPC a confirmé une information des journaux alémaniques de Tamedia à ce sujet.

Comme la décision de classement n'est pas encore entrée en vigueur, le Ministère public de la Confédération ne fera pas d'autre commentaire pour l'instant. Un recours contre la décision est encore possible. Mi-mars, le MPC avait fait savoir qu'il souhaitait clore cette procédure contre Peter Lauener. Selon l'instance, ce dernier n'a pas violé le secret de fonction en informant à l'avance le chef de la maison d'édition Ringier, Marc Walder, de plans confidentiels de lutte contre les pandémies de la Confédération.

Peter Lauener avait dû passer quatre jours en prison en mai 2022 et la procédure contre lui a duré quatre ans. Il a aussi dû quitter son poste de responsable de la communication au sein du département de l'Intérieur, dirigé à l'époque par le conseiller fédéral Alain Berset.

100'000 francs de dédommagement

Selon les informations des journaux de Tamedia de jeudi, le Ministère public de la Confédération a accordé à Peter Lauener un dédommagement de plus de 100'000 francs. Environ 41'000 francs lui seront versés pour dédommager les pertes économiques, est-il précisé. Il sera aussi indemnisé à hauteur d'environ 62'000 francs pour ses frais de défense et recevra 5000 francs de réparation pour les quatre jours de détention et en raison de la couverture médiatique très détaillée dont lui et l'affaire ont fait l'objet.

Peter Lauener travaille aujourd'hui à son compte dans une agence de communication et de stratégie à Berne. Il n'était pas joignable jeudi pour une prise de position. Le Ministère public de la Confédération n'a pas confirmé les chiffres concernant les indemnités versées.

Selon les journaux de Tamedia, le patron de Ringier Marc Walder avait également demandé une indemnisation et une réparation morale. Mais il n'obtient ni l'un ni l'autre, car aucune procédure pénale n'a formellement été menée contre lui. Il avait le statut juridique de personne appelée à fournir des renseignements.

Mi-mars, le Ministère public de la Confédération avait fait savoir que les soupçons n'avaient pas pu être étayés sur la base des moyens de preuve utilisables. L'autorité avait donc informé les participants à la procédure qu'elle avait l'intention de clore l'enquête pénale.

La décision du TF comme déclencheur

La fin de la procédure est une conséquence d'un arrêt du Tribunal fédéral de février dans lequel le tribunal interdit au MPC d'exploiter des courriels échangés entre l'ancien chef de l'information d'Alain Berset et le chef du groupe Ringier Marc Walder. Les juges ont ainsi accordé plus d'importance à la protection des sources journalistiques qu'à l'élucidation des «Corona Leaks». Les supports de données saisis sont donc restés sous scellés.

Des courriels échangés entre l'ancien chef de l'information d'Alain Berset et le chef du groupe Ringier Marc Walder ont fait polémique
Photo: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

Cette affaire avait secoué le pays en 2022 et 2023. Il était reproché à des hauts fonctionnaires suisses d'avoir informé à l'avance les médias des mesures gouvernementales prévues pendant la pandémie. L'enquêteur spécial de l'époque, Peter Marti, a particulièrement visé le chef de la communication du département de l'Intérieur, Peter Lauener, qui était à l'époque un proche de M. Berset.

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