Les villes et communes suisses ont désormais à leur disposition un guide pratique pour répondre à la hausse de la consommation de crack. Publié par l’Initiative des villes pour la politique sociale, ce document s’appuie sur des exemples concrets.
Depuis trois ans, de nombreuses villes suisses connaissent une forte hausse de la consommation de produits à base de cocaïne, en particulier sous forme de crack ou de freebase, avec pour corollaire une visibilité accrue du phénomène dans l'espace public, rappelle mardi l'Initiative des villes pour la politique sociale dans un communiqué.
Soutien aux villes
«Personne n’a de baguette magique dans la lutte contre la drogue et ses conséquences», souligne Émilie Moeschler, conseillère municipale de Lausanne et vice-présidente de l’Initiative des villes pour la politique sociale, citée dans le communiqué.
L'ouvrage publié mardi se veut un soutien aux villes et aux communes dans le déploiement d'une politique efficace en matière de drogue, dont il rappelle les quatre piliers: prévention, thérapie, réduction des risques et répression. Le guide comprend non seulement les bases de la politique des addictions, les approches éprouvées de l'aide aux personnes consommatrices mais aussi des exemples pratiques tirés des villes membres de l'initiative, explique cette dernière.
Parmi les exemples romands mentionnés figurent notamment l'ouverture d'un local de consommation à Fribourg, le plan d'action du gouvernement genevois ou les micro-emplois à Lausanne.
La collaboration est indispensable
Dans la capitale vaudoise, l'organisation SYSTMD propose par exemple aux personnes qui consomment tôt le matin dans les toilettes publiques de ramasser du matériel de consommation contre une rémunération symbolique. Un programme de la Fondation Mère Sofia consiste à collecter des déchets trois fois par semaine. Ces offres favorisent l'intégration sociale et permettent des contacts avec le réseau socio-sanitaire, peut-on lire dans le guide.
L'Initiative des villes pour la politique sociale souligne l'importance d'une collaboration étroite entre la Confédération, les cantons et les villes. Pour faire face aux problématiques liées à la drogue, «les villes ont dû innover dans un contexte où la compétence législative appartient aux cantons ou à la Confédération», rappelle Nicolas Galladé, conseiller municipal de Winterthour (ZH) et président de l'initiative. Cette dernière est une section de l'Union des villes suisses et représente les intérêts socio-politiques d'une soixantaine de villes à travers le pays.