Ces dernières années, le groupe pharmaceutique Lonza a permis au Haut-Valais de connaître un essor économique unique en Suisse. Des centaines de nouveaux emplois ont été créées et le personnel correspondant a été recruté. Avec plus de 5000 employés, l’entreprise est sans conteste le numéro un de la région d’un point de vue économique.
Dans le sillage de cette croissance économique, la population du Haut-Valais augmente, notamment dans les grandes communes de la vallée, Brigue-Glis, Naters et Viège. La croissance est stimulée par l’arrivée de travailleurs étrangers. Dans la commune d’implantation de Viège, la part des étrangers a augmenté de 5% au cours des trois dernières années.
Le groupe international attire des employés avec des bons salaires, mais pas seulement… Il propose également quelques avantages: par exemple, des programmes sportifs propres à l’entreprise ou des abonnements de transports publics à prix cassé pour se rendre au travail.
Des centaines d’apprentis
Ces avantages permettent d’attirer des employés, mais aussi des nouveaux apprentis. Et Lonza en compte un bon nombre. «Actuellement, nous formons dans le Haut-Valais environ 230 apprentis dans 17 professions au total», annonce Paul Briggeler, formateur en chef à Viège (VS). Pour l’automne prochain, 90 places d’apprentissage sont à nouveau à pourvoir. «La majeure partie des places sont déjà attribuée», se réjouit-il.
Une affirmation qui ne vaut pas pour d’autres entreprises et branches professionnelles. Beaucoup d’entre elles ont beaucoup de mal à recruter la relève. En coulisses, des artisans et des entrepreneurs glissent qu’il n’est tout simplement pas possible de rivaliser avec les conditions offertes par Lonza.
Plusieurs colocations d’apprentis
En effet, les conditions offertes aux apprentis de Lonza sont très intéressantes. L’entreprise propose des colocations gratuites aux apprentis au centre de Viège. Une démarche unique dans la région. «Grâce à cette offre, nous pouvons recruter des jeunes qui ne pourraient autrement pas travailler chez nous», explique Paul Briggeler.
C’est par exemple le cas de Zoë Bolliger, 18 ans. La jeune femme fait un CFC de laborantine en biologie à Viège. La jeune femme vient de Winterthour (ZH) et le trajet jusqu’à Viège en train dure près de deux heures et demie. «Faire la navette ne serait pas possible et louer mon propre appartement serait trop cher», témoigne-t-elle. L’offre de colocation a été un point décisif pour Zoë Bolliger. «Parfois, la maison me manque, mais heureusement, il y a les téléphones portables.» Pour que la vie soit agréable pour toutes et tous dans les colocations, un animateur jeunesse diplômé, Daniel Willa, a été engagé spécialement.
AG à bas prix
Actuellement, Lonza subventionne un appartement pour garçons et un pour filles. Dès l’automne, une autre colocation pour apprentis devrait être créée. «La demande est là», se félicite le formateur de l’entreprise valaisanne. Les colocations sont complètement gratuites. «Mais cela pourrait changer dans un avenir proche», constate Paul Briggeler. Mais même dans ce cas, les logements resteraient à un prix avantageux.
Certes, seul un nombre réduit des apprentis peut profiter de l’offre. Mais cet exemple montre les possibilités dont dispose l’entreprise pour attirer les jeunes. Autre avantage: un AG à prix cassé. Les apprentis de Lonza peuvent en obtenir un pour seulement un franc par jour. Les jeunes gens économisent ainsi près de 2300 francs par an. De plus, les apprentis peuvent effectuer une année à l’étranger, ou encore recevoir un bonus pour comportement sûr.
Malgré tous ces avantages, le recrutement n’est pas aisé. «Nous devons, nous aussi, mettre les bouchées doubles et offrir quelque chose de plus aux jeunes», explique Paul Briggeler. Pour ce faire, l’entreprise a développé des stratégies marketing spécifiques. «Pourvoir des places d’apprentissage dans un environnement technique est aussi un défi pour nous.» Il s’agit notamment de places d’apprentissage de constructeurs d’installations et d’appareils, de polymécaniciens, d’automaticiens ou d’installateurs-électriciens. Des métiers dans lesquels d’autres entreprises valaisannes cherchent aussi désespérément de la relève.
