Le conseiller fédéral Martin Pfister pense qu'il est «un peu tôt» pour parler de la possibilité de troupes suisses pour surveiller un éventuel cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie. Il se dit aussi «très inquiet» après les drones russes en Pologne et en Roumanie. «Il faut d'abord qu'il y ait un cessez-le-feu» avant de se poser la question de troupes suisses, a affirmé jeudi soir le conseiller fédéral à quelques journalistes à Genève. Autre condition, «les deux parties doivent approuver un tel scénario», a-t-il ajouté.
Le Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP), qui fait partie des institutions sécuritaires financées en partie par Berne que M. Pfister est venu célébrer, a récemment publié des lignes directrices pour un cessez-le-feu. Cette semaine, son directeur Thomas Greminger avait dit à Keystone-ATS que des troupes suisses pour surveiller celui-ci seraient «acceptables» pour l'Ukraine et pour la Russie.
Inquiet pour les menaces
Plutôt qu'une force multinationale, certaines sources russes laissent penser que Moscou préférerait une solution où chaque partie observerait l'application du cessez-le-feu, aidée par un ou plusieurs pays. Un scénario similaire à celui entre les deux Corées, où la Suisse est présente depuis plus de 70 ans.
Le ministre de la Défense se dit également «très inquiet» par l"«élargissement des menaces» après les récents drones russes en Pologne et en Roumanie, deux pays membres de l'OTAN. «Cette situation est très dangereuse pour l'Europe», estime le conseiller fédéral. «Cela fait partie de la guerre hybride. Ils essaient de voir comment l'OTAN va réagir, dit-il.