C'était une fête somptueuse lundi soir à l'Ecole hôtelière de Lausanne. Le «Guide Michelin» a récompensé les meilleurs cuisiniers et cuisinières du pays. Pas moins de 18 cuisiniers peuvent se réjouir de leur première étoile. Deux cuisiniers ont même réussi à passer de zéro à deux étoiles. Valentin Sträuli, qui travaille à l'«Igniv by Andreas Caminada» à Andermatt (UR). Et Reto Brändli du «Ecco» à Ascona (TI).
Mais un grand nom manquait à l'appel, celui de Rico Zandonella. Le chef de 64 ans vient de perdre son étoile. Pour la première fois depuis 40 ans, il n'aura pas d'étoile dans le «Guide Michelin». Le «Kunststuben», puis le «Rico's», à Zurich, avaient pourtant une place solide dans l'abécédaire gastronomique.
Place aux jeunes
«Je suis dévasté, déclare Rico Zandonella à «Gault Millau». Je n'ai pas d'explication». L'ancien cuisinier préféré de Tina Turner n'a même pas été informé par téléphone de cette nouvelle. «On m'a juste fait comprendre l'an dernier qu'on voulait faire de la place pour la nouvelle génération.» Le chef cuisinier ne pensait pas que cela irait aussi vite.
Toujours est-il que le dernier «Gault Millau» décerne 18 points à Rico Zandonella. «On ne peut pas déceler de signes de fatigue. L'envie de perfection reste palpable», écrivent les testeurs gastronomiques. De toute façon, un cuisinier de son calibre ne se laisse pas abattre. «Je me donne beaucoup de mal et, en réalité, j'ai l'impression de cuisiner de mieux en mieux», affirme-t-il avec assurance.
Rico Zandonella n'exclut pas non plus un changement de concept au «Rico's». «La tendance est à l'abandon des grands menus. Je vais développer mon offre à la carte et davantage me renseigner là-dessus.»