Patatras. Les discrets plans de Claude Béglé pour revenir en politique via les rangs du Parti libéral-radical (PLR) viennent de s’effondrer comme un château de cartes. Blick a appris que la demande d’adhésion de l’ancien président du conseil d’administration de La Poste avait été renvoyée sèchement à l’expéditeur par la formation bourgeoise. Un camouflet pour celui qui a aussi été conseiller national sous la bannière du Centre entre 2015 et 2019.
Pour mémoire, nous révélions début novembre que le Vaudois de 72 ans, poussé vers la sortie de son précédent parti par la conseillère d’Etat Valérie Dittli en avril 2021, voulait rebondir au sein du PLR en vue des élections fédérales de 2023. Mais des voix critiques, sous couvert d’anonymat, se faisaient assassines. Elles ont visiblement réussi à se faire entendre.
Au téléphone, le président de la section pulliérane du PLR confirme ce mercredi après-midi que son comité a refusé de donner la carte du parti à l’ex-dirigeant du géant jaune. Mais le conseiller communal (législatif) ne dévoile pas les motifs de cette décision. «Les statuts nous permettent d’accueillir ou non une personne qui voudrait nous rejoindre, explique Jean-Luc Duvoisin. Ces discussions sont toutefois confidentielles et le resteront.»
Des motivations sincères?
Il faut multiplier les coups de fil pour en savoir davantage. Selon nos informations, le parti de centre-droit ne voudrait pas d’un transfuge qui traîne derrière lui l’embarrassant souvenir de son voyage en Corée du Nord. Un périple durant lequel il avait multiplié sur les réseaux sociaux les louanges à l’égard de ce pays au régime stalinien. Ses tentatives de justification a posteriori devant les médias n’avaient pas suffi à éteindre la polémique.
Ce n’est pas tout. Le PLR préférerait miser sur des plus jeunes profils — notamment féminins — déjà présents à l’interne. En outre, différents cadres locaux, mais aussi cantonaux et fédéraux, remettraient en question la sincérité des motivations avancées par Claude Béglé. «On l’imagine mal nous aider à monter les stands le samedi matin devant la Migros hors période électorale, persifle l’un d’eux. Il apparaît évident qu’il veut nous rejoindre pour son propre intérêt, à savoir figurer sur la liste d’un parti fort pour les fédérales. Personne ne croit qu’il a eu une épiphanie, un matin au saut du lit, et qu’il s’est réveillé en libéral-radical convaincu.»
Qu’en pense le principal intéressé? A-t-il un troisième parti dans le viseur? Malgré plusieurs tentatives, Claude Béglé n’était pas joignable pour répondre à nos questions. Dans tous les cas, cette nouvelle déconvenue semble porter un coup fatal à un éventuel retour de ce dinosaure de la politique sur la scène nationale.