Atteint de troubles dyssociaux
Diplomate égyptien abattu à Genève: l'expert psychiatre brosse un tableau pessimiste de l'accusé

À Genève, le procès de l'assassinat d'un diplomate égyptien prend une tournure psychiatrique. L'expert décrit l'accusé comme ayant une personnalité dyssociale, avec un risque de récidive élevé et peu d'espoir de traitement, évoquant la possibilité d'un internement.
Publié: 11.12.2024 à 15:56 heures
Le Tribunal pénal fédéral a entendu mercredi un expert psychiatre dans le procès du diplomate égyptien assassiné en 1995 à Genève. (archives)
Photo: PABLO GIANINAZZI
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Le Tribunal pénal fédéral a entendu mercredi un expert psychiatre dans le procès de l'assassinat d'un diplomate égyptien en 1995 à Genève. Le médecin a décrit la personnalité dyssociale de l'accusé principal, un vendeur de voitures âgé de 55 ans. L'accusé présenterait un trouble de la personnalité dyssociale avec une dimension psychopathique, selon l'expert. Le risque de récidive est jugé moyen à élevé dans les 10 à 15 années à venir. De manière générale, un tel trouble n'est pas accessible à un traitement car le sujet ne souffre pas et n'est pas motivé à entreprendre une thérapie qui est perçue comme un moment de vulnérabilité.

Une évolution est jugée très peu probable par le psychiatre et un internement a été évoqué en cas de condamnation. Dans l'hypothèse où l'intéressé reconnaîtrait tous les faits reconnus, un traitement pourrait être envisagé «à condition que l'engagement soit sincère». Un premier bilan devrait être effectué après 5 ans pour décider de la suite. Le médecin s'est montré très sceptique quant à l'idée d'un traitement après la prison, avancée par la défense: «Je ne connais aucun détenu qui aurait refusé d'être suivi en prison et qui aurait accepté à sa libération.»

L'avocat de l'accusé s'est demandé si l'absence de condamnations antérieures pour des viols pouvait être considérée comme positive pour l'évolution. L'expert y a vu, au contraire, un facteur négatif. En effet, la propension à commettre des infractions à connotation violente ou sexuelle tend à diminuer avec l'âge. L'accusé pourrait donc présenter une évolution différente de la normale et plutôt inquiétante.

Longuement interrogé par la défense sur les bases qui ont fondé son diagnostic, le médecin a expliqué qu'il était parti d'une hypothèse de culpabilité pour tous les chefs d'accusation, soit l'assassinat, des viols et des séquestrations, principalement. Une telle méthode serait admise par le Tribunal fédéral. Dans un autre contexte, la conclusion serait certainement la même mais avec un degré de gravité moindre.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la