Les autorités prolongent le projet
Le SEM peut continuer de passer au crible les téléphones portables des requérants d'asile

Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) continuera de contrôler les téléphones portables des demandeurs d'asile. Le projet pilote est prolongé de six mois, jusqu'à fin 2025. Les données visent à déterminer l'identité et l'origine des requérants.
Publié: 19:04 heures
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Dernière mise à jour: 19:15 heures
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L'examen des téléphones portables vise à récolter des données manquantes.
Photo: KEYSTONE
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Andreas Schmid

La plupart des demandeurs d'asile arrivent en Suisse sans pièce d'identité. Une absence de documents qui empêche fréquemment de confirmer leur identité, leur origine et leur itinéraire. Pour obtenir ces informations, le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) est autorisé depuis quelques mois à analyser les données des téléphones portables des demandeurs d'asile. Ils peuvent par exemple savoir qui ils appellent et où. 

Dans le cadre d'un projet pilote de trois mois, le SEM a pu examiner d'avril à juin les portables des personnes des centres fédéraux d'asile de Chiasso et de Bâle. Blick a appris que le SEM allait prolonger ce projet jusqu'à la fin de l'année. 

Afin d'évaluer l'efficacité de cette démarche, les autorités ont décidé de poursuivre l'expérience. «Le SEM est arrivé à la conclusion qu'il était nécessaire de recueillir plus de données avant de déterminer l'orientation de l'examen des téléphones portables», a déclaré la porte-parole du SEM, Magdalena Rast. Les informations obtenues doivent être intégrées dans un rapport qui sera achevé au printemps.

Plusieurs obstacles

Cependant, peu de données ont pu être récoltées jusqu'à présent, en raison de nombreuses contraintes juridiques sur l’examen des téléphones portables et du principe de proportionnalité à respecter. La porte-parole du SEM précise que cette procédure est appliquée uniquement pour les requérants d'asile dont les données ne peuvent pas être vérifiées autrement.

Cette procédure d'analyse des données découle d'une revendication politique lancée il y a plusieurs années via une initiative parlementaire par le conseiller national de l'Union démocratique du centre (UDC), Gregor Rutz. Selon le Zurichois, l'accès aux portables des demandeurs d'asile relève de l'obligation légale de collaboration.

Il accuse le SEM de traiter ce dossier «avec une indifférence démonstrative», bien que les informations obtenues puissent être «pertinentes en matière de politique de sécurité». De son côté, l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) voit dans cette procédure «une atteinte disproportionnée» à la sphère privée des personnes en quête de protection.

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