Au sein d'une société prise dans une course au progrès effrénée, les CFF sont-ils les seuls à ralentir la cadence? À tout le moins, pour les trajets Genève-Lausanne à bord des InterCity 1.
En effet, si le nouvel horaire CFF 2025, qui entrera en vigueur le 15 décembre, est plutôt généreux avec la Suisse romande, ce parcours ne cesse de ralentir au fil des années. Il y a 20 ans, les pendulaires l'effectuaient en 31 minutes. Puis en 33, jusqu'en 2015. En ce moment, le voyage dure 35 minutes. Et dans seize jours, il faudra compter 39 minutes pour lier les deux villes lémaniques.
Un stop de plus à Renens
Comment expliquer ce relâchement, alors que la tendance est plutôt aux trains ultra-rapides? Voire supersoniques? «Les 4 minutes de temps supplémentaire sont dues à l’arrêt de certains trains à Renens», explique Frédéric Revaz, porte-parole des CFF.
À quoi sert cette pause dans la petite ville vaudoise? «Elle permet la correspondance toutes les demi-heures sur la ligne du pied du Jura, et donc une compensation de la suppression de la relation directe IC5 entre Bienne et Genève, offerte aujourd’hui une fois par heure», explique le communicant.
Interregio pas touchés
Cependant, les Interregio, qui s'arrêtent à Nyon puis Morges en partant de Genève, gardent le même temps de parcours, précise Frédéric Revaz. Par ailleurs, cela permettra de regagner Renens, depuis la cité de Calvin, en neuf minutes de moins – le RegioExpress n'étant plus l'unique option pour s'y rendre.
En 2015, la modernisation de la gare de Renens était déjà la cause de deux minutes de parcours en plus. «Et la montée en puissance de l’entretien de la ligne Lausanne-Genève, rendue nécessaire par l’augmentation du trafic», ajoute le communicant.
Plus forte densité de trafic au monde
Les pendulaires peuvent-ils espérer un retour des trajets en 31 minutes? Non, pas pour ces lignes ultra-fréquentées. «Les CFF exploitent la plus forte densité de trafic au monde, sur un réseau tracé au XIXe siècle», rappelle le porte-parole de l'ex-régie fédérale.
Il poursuit: «Le fort trafic et les travaux d’entretien nécessaires à la fiabilité ont donc pour conséquence un allongement des temps de parcours.» Seul espoir pour des temps de parcours réduits: les nouvelles infrastructures, comme la future ligne Morges-Perroy.