Après le «non» aux autoroutes
Les Vert-e-s veulent révolutionner les prix des billets de train

Après le non à l'extension des autoroutes, les Vert-e-s veulent rendre les transports publics plus attractifs afin de résoudre une partie du problème lié au trafic routier. Ils demandent qu'un tarif unique soit appliqué pour les trains.
Publié: 28.11.2024 à 17:01 heures
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Dernière mise à jour: 28.11.2024 à 17:14 heures
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La conseillère nationale des Vert-e-s Marionna Schlatter demande d'appliquer un tarif unique pour les trajets en transports publics, qui correspondent au demi-tarif.
Photo: keystone-sda.ch
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Lucien Fluri

Quelle sera la suite de la politique suisse des transports? C'est la grande question après le «non» à l'extension des autoroutes. Parmi les vainqueurs de ce dimanche de votations, les Vert-e-s. Pour le parti, il ne fait aucun doute: des mesures sont nécessaires pour rendre les transports publics plus attractifs.

Le parti remet sur la table une intervention parlementaire que sa conseillère nationale zurichoise, Marionna Schlatter, a déposée il y a environ un an et que le Parlement doit encore traiter. Celle-ci souhaitait instaurer un tarif unique pour les transports publics, qui correspond à l'actuel demi-tarif. Plus personne ne devrait alors payer la taxe de 170 francs annuels pour le demi-tarif, puisque le tarif plein doit être supprimé. 

Train plutôt qu'auto

Du point de vue des Vert-e-s, ce projet permettrait de faire d'une pierre deux coups: d'une part, les transports publics deviendraient plus attrayants pour ceux qui empruntent rarement le train et le bus. D'autre part, les personnes à faible revenu verraient leurs charges diminuer. Dimanche, elles ont d'ailleurs été plus nombreuses que la moyenne à rejeter le projet d'extension autoroutière.

«Les chiffres du Surveillant des prix montrent que ces dernières années, rouler en voiture est devenu plus avantageux, alors que l'utilisation des transports publics est devenue plus chère. Cela crée de mauvaises incitations», regrette Marionna Schlatter.

La conseillère nationale zurichoise est convaincue qu'en diminuant le prix des transports publics, une partie du transfert de la route vers le rail pourrait être atteint. Elle cite l'exemple des familles qui font quelques excursions par an. Sans demi-tarif, le voyage en train devient vite trop cher pour toute une famille.

Un coût de 700 millions

Ce projet engendrerait une perte annuelle de 700 millions de francs pour les transports publics, ont montré les chiffres du Conseil fédéral. Environ 500 millions de francs provenant des recettes engendrées par les abonnements demi-tarif disparaîtraient. Les entreprises ferroviaires et de bus perdraient aussi 200 millions supplémentaires, en raison de la baisse du prix des billets.

Les Vert-e-s militent pour que la Confédération prenne en charge ces coûts. «C'est un prix plutôt faible par rapport aux coûts d'aménagement des routes», défend Marionna Schlatter. «Surtout si l'on pense à tout ce que cela pourrait faire bouger.»

De plus, cela permettrait de faciliter la politique tarifaire actuelle. Le système tarifaire actuel avec demi-tarif, demi-tarif PLUS, plein tarif et billets dégriffés est trop complexe. Il dissuade plutôt les usagers irréguliers des transports publics de prendre le train. En Allemagne, par exemple, le billet de train à 9 euros a eu un impact sur les habitudes.

Marionna Schlatter en est convaincue: la population veut un changement. C'est ce qu'a montré la votation de ce week-end. «C'est une solution simple et respectueuse du climat.»

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