Abus au sein de l'Eglise
Une coupe dans les impôts versés aux évêques envisagée

La présidente de la Conférence centrale de l'Eglise catholique suisse (RKZ) dit envisager un arrêt de l'impôt ecclésiastique pour les évêques récalcitrants.
Publié: 17.09.2023 à 07:08 heures
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Dernière mise à jour: 17.09.2023 à 09:22 heures
L'évêque ne pourrait plus assumer ses tâches avec une telle coupe, selon Renata Asal-Steger (archives).
Photo: VALENTIN FLAURAUD

L'arrêt d'impôt ecclésiastique pour les évêques récalcitrants, telle est l'idée de la présidente de la Conférence centrale de l'Eglise catholique suisse (RKZ). «Je n'exclus pas qu'à l'avenir, nous refusions de verser de l'argent aux évêques», dit-elle dans la presse.

Si les dix cantons – parmi lesquels le Jura – qui versent au diocèse de Bâle une partie des recettes de l'impôt ecclésiastique participaient à ce boycott, il manquerait 3,8 millions de francs à l'évêque, indique Renata Asal-Steger dans la SonntagsZeitung.

«Il ne pourrait ainsi plus assumer ses tâches», ajoute la présidente de l'organisation faîtière des Eglises cantonales, qui gère les impôts ecclésiastiques. Elle est aussi la co-mandatrice de l'étude de l'Université de Zurich publiée mardi.

2'000 francs maximum

Il faut changer les structures fondamentales qui rendent possibles les abus, indique Mme Asal-Steger, également membre de l'organe de la RKZ qui indemnise les victimes d'abus au sein de l'Eglise. Le montant maximal de cette indemnisation s'élève à 2000 francs. Une somme qu'elle estime «pas particulièrement généreuse» en comparaison avec les pays de l'UE.

La Conférence centrale porte également une part de responsabilité dans les cas d'abus mis au jour, poursuit sa présidente. La gestion du personnel devrait être professionnalisée, l'échange d'informations clarifié et la destruction de dossiers empêchées, estime-t-elle.

Des points à clarifier

La Lucernoise juge en outre problématique que l'évêque de Coire Joseph Bonnemain soit en charge de l'enquête ordonnée par la Conférence des évêques suisses sur la dissimulation de cas d'abus. «C'est très discutable et cela montre que la question du pouvoir doit être clarifiée», dit-elle.

Mme Asal-Steger rejoint ainsi la position de la présidente de la Commission écoute, conciliation, arbitrage, réparation (CECAR) Sylvie Perrinjaquet et de la théologienne et journaliste catholique germano-suisse Jacqueline Straub qui se sont exprimées dans la presse samedi.

(ATS)

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