Marc Rosset et la Coupe Davis
«On a touché le fond»

Le champion olympique de 1992 soutient Stan Wawrinka dans ses déclarations concernant le format de la compétition. L'absence de ferveur le dérange, l'organisation aussi.
Publié: 13.09.2023 à 15:25 heures
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Dernière mise à jour: 13.09.2023 à 21:10 heures
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Marc Rosset n'aime pas le format de la Coupe Davis et l'a fait savoir.
Photo: BENJAMIN SOLAND
Blick Sport

La délégation suisse présente cette semaine à Manchester est décidément très fâchée contre le format de la Coupe Davis. Stan Wawrinka s'est ému des tribunes vides sur X (ex-Twitter), entraînant un échange avec Gerard Piqué. Celui-ci lui a d'ailleurs répondu, chiffres à l'appui, que l'édition 2022 avait été un succès, et lui a rappelé que sa société Kosmos n'était plus en charge de la compétition. «Ce serait bien de savoir pourquoi le contrat qui était censé durer vingt-cinq ans a été stoppé l'an dernier après cinq ans si un tel succès était au rendez-vous...», lui a répondu très ironiquement le tennisman vaudois.

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Présent lui aussi à Manchester, Marc Rosset travaille comme consultant pour la RTS et a accepté d'évoquer la question avec les reporters de L'Equipe. «J'aime le tennis. Mais me retrouver à Manchester, où on nous fait entrer par une espèce de grille pourrie, tu ne sais pas où est la porte pour la presse... Les juges de ligne et les ramasseurs de balle, c'est ridicule, c'est de l'amateurisme. On a touché le fond. Même dans un Challenger c'est mieux organisé que ça. Et je suis un compétiteur, à 2-0, la rencontre est finie. C'est une formule de merde», a-t-il déclaré au quotidien français avec son franc-parler habituel.

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«Même dans un Challenger c'est mieux organisé que ça. Et je suis un compétiteur, à 2-0, la rencontre est finie. C'est une formule de merde»
Marc Rosset, consultant pour la RTS
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L'inoubliable champion olympique de 1992 regrette le mythique format des matches alternés à domicile et à l'extérieur, lesquels ont donné lieu à des matches légendaires. «À chaque fois quand je jouais à l'extérieur, j'aimais provoquer le public qui me sifflait, c'est ce qui m'a fait gagner, tu as envie de leur faire fermer la gueule», se remémore-t-il.

«C'est la première fois de ma vie que je ne m'y retrouve pas, je comprends les joueurs qui ne s'y retrouvent pas, les spectateurs qui ne viennent pas. Stan Wawrinka revient de blessure, il a 38 ans, il essaie de revenir à son meilleur niveau, ça me dépite de le voir dans cet état. Ce que je vais dire peut choquer parce qu'on joue pour son pays. Mais si vous avez 20 ans, que vous n'avez pas ou peu de sélections, ça va encore. Mais il a gagné trois Grands Chelems et la Coupe Davis. Ce n'est pas pareil malgré la motivation en entrant sur le terrain», a enchaîné Marc Rosset, toujours pour L'Equipe.

Stan Wawrinka, sans se chercher d'excuse après la défaite contre la France, s'est lui aussi exprimé envers le quotidien français, acceptant de revenir sur son tweet.

«Mon impression est la même depuis le jour où ils ont voulu changer le format. Il y a peut-être quelques belles rencontres. Mais à l'exception d'un ou deux, tous les joueurs vous diront que malheureusement, la Coupe Davis a été complètement détruite par rapport à ce pour quoi on la jouait, pourquoi on l'aimait jeunes. C'était pour jouer à domicile devant son public ou à l'extérieur contre un public contre nous, avec un fan-club qui nous suivait. Moi j'ai grandi en regardant cette Coupe Davis et en rêvant de la jouer», a-t-il déclaré à L'Equipe.

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«A l'exception d'un ou deux, tous les joueurs vous diront que malheureusement, la Coupe Davis a été complètement détruite par rapport à ce pour quoi on la jouait, pourquoi on l'aimait jeunes»
Stan Wawrinka
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Mais les choses ont changé. «Depuis que ça a été chamboulé, ça a été un grand désastre. Je ne comprends pas que les personnes qui ont pris la décision de tout changer soient toujours en train de décider pour le futur de la Coupe Davis», a grincé le triple vainqueur du Grand Chelem, vainqueur à une reprise de la Coupe Davis, lorsque celle-ci avait encore une valeur.

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