Dans son discours d'ouverture, le président du comité d'organisation Cédric Bovey a mis un point d'honneur à n'oublier personne dans ses salutations. Parmi la longue liste, il y avait les «vétérans de 1951», ces quelques personnes qui ont participé à la Fête fédérale de gymnastique à Lausanne, voilà 74 ans.
Après la cérémonie de la transmission de bannière, on descend pour essayer de trouver ces fameux vétérans. «Ce sont les gens tout devant, avec les cheveux blancs», se marre une personne à la suite de notre question. Effectivement, difficile de les rater une fois tout proche de la scène. Il faut dire que les plus jeunes d'entre eux ont bientôt 90 ans. Pourtant, toutes et tous ont l'air dans une forme olympique.
Bussigny, puis Renens
C'est le cas d'Albert Thévoz. Le Vaudois avait 15 ans à l'époque. «C'était le début de quelque chose d'immense», annonce-t-il d'emblée. Il faut dire qu'au moment de participer aux exercices généraux de la Fête fédérale de Lausanne 1951, cela ne faisait que trois mois qu'il avait commencé la gymnastique à Bussigny. Et il ne s'est pas arrêté à cette seule expérience. Mais l'on y reviendra.
Car en se plongeant 74 ans en arrière, Albert Thévoz se souvient d'un moment en particulier. «Il y avait un de ces mauvais temps sur la Blécherette, en sourit-il aujourd'hui. Et aussi énormément de monde. Par contre, je n'ai pas trop de souvenirs gymniques car je débutais.» Rapidement après cette Fête fédérale, le jeune homme a changé de société, direction Renens. «Je voulais faire de la gymnastique artistique!»
La fête… par la suite
Là, les souvenirs ont commencé à s'accumuler. Dans son discours d'introduction, la conseillère d'État Christelle Luisier Brodard a lancé que, depuis 1855 et la première édition à Lausanne, une chose n'avait pas changé: la fête sous la cantine. Albert Thévoz le confirme-t-il? «À 15 ans, non… Mais je me suis bien rattrapé par la suite», rigole-t-il.
Forcément, discuter avec lui est se glisser dans un pan de l'histoire. Père de deux filles, il n'a par la suite plus manqué aucune Fête fédérale. «Je me souviendrai toujours qu'en 1972, à Aarau, une cinquantaine de filles avaient fait des roulades et des flip flap au milieu des hommes», lâche-t-il.
Mais l'édition de 1951 restera toujours spéciale pour celui qui, aujourd'hui encore, pratique la gymnastique («Mais en extérieur. J'ai suffisamment passé de temps dans des salles de gym»). Spécial car elle était à la maison et que c'était le début d'une très belle histoire d'amour en Alain Thévoz et son sport.