Tous les sportifs rêvent d’une médaille olympique – du moins pourrait-on le croire. Le Suisse Rémi Bonnet fait exception. Il aurait pu se battre pour l’or olympique aux Jeux d’hiver 2026, mais le Fribourgeois a volontairement renoncé.
La discipline de Rémi Bonnet, le ski-alpinisme, figure pour la première fois au programme olympique lors des Jeux de Milan/Cortina, dont les épreuves se dérouleront à Livigno.
Le Suisse aurait fait partie des grands favoris de cette nouvelle discipline, avec une médaille quasiment assurée tant il domine la scène. Et pourtant, l'athlète a délibérément tourné le dos à la scène olympique. «Pour moi, c’était une décision assez simple», explique-t-il à la SRF.
Un athlète d'exception
Rémi Bonnet n’est pas un sportif de haut niveau comme les autres. Il vit pour l’altitude, pour les longues montées et les descentes techniques, loin de l’agitation. Chaque année, il avale jusqu’à 500 000 mètres de dénivelé.
Son palmarès parle de lui-même: en 2022, il remporte la Patrouille des Glaciers et s’adjuge ainsi l’un des titres les plus prestigieux du ski-alpinisme. La même année, il devient champion du monde de course en montagne et établit un record du monde au kilomètre vertical de Fully en 27 minutes et 21 secondes. Des performances au plus haut niveau, été comme hiver. Et pourtant, pas d’or olympique à l’horizon.
Rester libre et fidèle plutôt que s'adapter
Rémi Bonnet dit non à la scène olympique. La raison est simple : les formats proposés ne correspondent pas à son style. Aux Jeux, le sprint et le relais sont au centre de l’attention. Des courses courtes et explosives, très éloignées des longues et exigeantes épreuves qui le passionnent. «Personnellement, je n’aime pas du tout ces disciplines», confie-t-il. Pour lui, le sport va bien au-delà des médailles et du spectacle télévisuel: «C’est la liberté, la possibilité d’aller où je veux et de trouver ma voie».
Bonnet aurait sans doute pu s’adapter au format olympique, mais cette option n’a jamais vraiment été envisagée. «Je préfère rester fidèle à moi-même et faire ce qui me plaît», dit-il. Il se compare à un marathonien, à l’opposé des sprinters mis en avant aux Jeux olympiques. L’autocritique ne lui manque pas non plus : «J’ai la tête dure».
Mais c’est précisément cette cohérence qui fait sa force. Bonnet ne ferme toutefois pas totalement la porte aux Jeux olympiques. Si le programme devait un jour inclure une véritable course individuelle longue en ski-alpinisme, sa position pourrait évoluer. «Peut-être en 2030 ? Qui sait ?»