«Je trouve ça un peu irrespectueux»
Le pilote bernois Dominique Aegerter apprend son éviction sur les réseaux sociaux

Le pilote suisse Dominique Aegerter, 34 ans, apprend son éviction de l'équipe GRT Superbike via les réseaux sociaux. Malgré sa déception, il reste professionnel pour les dernières courses. Son avenir dans la catégorie est incertain, avec des options limitées pour 2026.
Publié: 31.07.2025 à 12:38 heures
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L'avenir du Bernois en championnat du monde Superbike est au point mort.
Photo: Waldemar Da Rin/freshfocus
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Matthias Dubach

Dominique Aegerter (34 ans) en a vu d’autres dans sa carrière de pilote: des titres de champion du monde, des blessures sérieuses… Mais se faire écarter d’une équipe via les réseaux sociaux? C’est une première.

Cette semaine, son écurie italienne GRT, engagée en championnat du monde Superbike, a publié la composition de son équipe pour la saison 2026. Sans Dominique Aegerter. Un choix attendu, puisque son contrat arrive à échéance fin 2025 et que les signaux pointaient déjà vers une non-prolongation. Mais c’est la manière qui fait grincer.

«Je trouve ça un peu irrespectueux», déplore le pilote suisse. «J’aurais préféré qu’on m’annonce ça en face plutôt que de l’apprendre sur les réseaux sociaux. Mais c’est comme ça que fonctionne le monde de la moto.» Malgré tout, il compte aller au bout des quatre week-ends de course restants avec professionnalisme.

Rester en Superbike, priorité absolue

Depuis plusieurs semaines, son avenir dans la catégorie reine des motos de 1000 cm³ (environ 220 chevaux) reste flou. Son frère et manager, Kevin Aegerter, cherche activement des options. «La priorité, c’est de rester en Superbike», explique-t-il à Blick. Mais les places intéressantes sont rares.

Le fait que Dominique Aegerter soit actuellement le deuxième meilleur pilote Yamaha sur six pilotes engagés et qu'il pointe au 12e rang mondial n'arrange pas les choses. L’idée d’un transfert vers une écurie privée comme Ducati Go Eleven est évoquée. Problème: ce genre de place exige souvent une contribution financière importante, pouvant grimper à six chiffres.

Or, Dominique Aegerter a une ligne rouge: pas question de payer pour courir. Après des expériences difficiles en Moto2, il refuse d’engager ses propres fonds. «Il y a encore une ou deux portes entrouvertes, mais ça semble mal parti. Je ne veux pas sortir d’argent de ma poche», affirme-t-il lucidement.

Vers un retour en MotoE ou en Supersport?

En l’absence d’un sponsor solide, un retour vers des catégories qu’il connaît bien devient probable. Le Bernois pourrait ainsi retrouver le championnat du monde Supersport (600 cm³), où il avait brillé. Ou renouer avec le MotoE, championnat électrique qu’il a déjà remporté.

Reste l’éventualité de se réorienter vers des championnats moins médiatisés: endurance, compétitions nationales en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou en Italie. Mais même là, à bientôt 35 ans, Dominique Aegerter le sait: il ne sera pas vraiment attendu. Malgré son expérience, il devra prouver, une fois encore, qu’il reste l’un des plus rapides sur la grille.

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