Rien que de le voir, ça fait mal. Dominique Aegerter s'est présenté dimanche dans le paddock de Misano (Italie) avec un pansement bien visible sur le cou. Le Bernois n'a pas été en mesure d'enfourcher sa moto de Superbike. Il a été interdit de départ en raison de ses blessures consécutives à sa chute lors de la course de samedi. Il souffre d'une coupure d'une dizaine de centimètres au cou, qui a nécessité quatre points de suture à l'endroit le plus profond. «J'ai aussi la main, l'épaule et le genou bien amochés», nous a-t-il confié.
Que s'est-il passé? La course du championnat du monde de Superbike venait à peine de commencer lorsque Dominique Aegerter se fait faucher. Sa Yamaha est percutée par la moto du Turc Bahattin Sofuoglu, le Suisse est soulevé de la selle. Il atterrit ensuite de tout son poids sur le pare-brise que celui-ci se casse sous le choc. C'est à cet instant que le plastique tranchant lui a entaillé le cou. «Je n'ai rien pu faire pour l'éviter», se souvient-il.
De la chance dans sa malchance
Il s'en est fallu d'un rien pour que cette scène tourne à la catastrophe. «La carotide n'est qu'à environ deux centimètres de la coupure. Cela aurait pu me tuer», remarque l'infortuné qui peut se dire qu'il a tout de même eu de la chance dans sa malchance.
Mais comme le choc de la chute est finalement assez bénin, c'est la déception sportive de ne pas pouvoir rouler dimanche qui l'emporte. Le risque d'infection de la blessure fraîchement recousue est jugé trop élevé par les médecins. «C'est extrêmement dommage. Il y avait 100'000 fans ici, j'ai vu parmi eux de nombreux drapeaux à mon nom», soupire-t-il, déçu.
Pression du nouveau contrat
Avec ce zéro pointé du week-end, il ne sort pas vraiment de sa crise, lui qui court depuis un certain temps après un gros coup. Dominique Aegerter n'est plus que 15e au championnat du monde au moment où les prochains contrats pour la saison 2026 seront bientôt négociés. Comme sa saison 2024 a déjà été une accumulation de déboires, de malheurs et de pannes, le pilote de Rohrbach a besoin de bons résultats le plus rapidement possible pour continuer à se faire remarquer par l'écurie italienne GRT.
Tout aurait dû s'améliorer ce week-end. Le Bernois et son équipe se sont mis d'accord pour changer de chef mécanicien en milieu de saison. Il s'agit de la personne de référence la plus importante pour un pilote de course lorsqu'il travaille sur les réglages de sa moto. Lorsque les résultats sont bons, personne ne songe à changer de chef mécanicien. La journée d'entraînement du vendredi avait d'ailleurs été encourageante. Mais le samedi, c'est le retour de bâton. Une douleur physique et mentale énorme.