Pour passer le Röstigraben
La Suisse allemande, terre promise du basket suisse

En SBL, seuls trois des 17 équipes en lice (Starwings Bâle chez les messieurs, Baden et Aarau chez les dames) ne sont pas des clubs latins.
Publié: 06:54 heures
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Daniel Goethals (à droite) et Andrea Siviero comptent notamment sur Yanic Niederhäuser pour faire grandir le basket en Suisse allemande
Photo: CYRIL ZINGARO
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ATS Agence télégraphique suisse

Pour grandir, le basket suisse veut séduire les Alémaniques. Décryptage de la stratégie de la fédération pour amener la jeunesse d'outre-Sarine à fréquenter les paniers.

Gagner en visibilité. C'est le maître-mot de Swiss Basketball lorsqu'il s'agit de décrire sa stratégie pour devenir un sport majeur en Suisse. Erik Lehmann, ex-secrétaire général, se targue du chemin parcouru: «nous avons fait beaucoup jouer les sélections nationales en Suisse allemande, et on s'y est montré dans des foires. Mais tout ça n'est pas gratuit».

Pour passer le Röstigraben, la fédération peut compter sur Yanic Konan Niederhäuser, drafté au premier tour cette année en NBA. De langue maternelle allemande, le pivot fribourgeois des Los Angeles Clippers a tout pour motiver la relève: «Yanic est à la fois atteignable et accueillant, et il a cette fibre patriotique. Il est l'exemple même qu'on peut réussir en réalisant son parcours junior en partie en Suisse» se réjouit Dan Goethals, nouveau secrétaire de Swiss Basketball.

La visibilité passe aussi par la retransmission des matches de play-offs de SBL. «Grâce à une production plus professionnelle, on espère un match par semaine avec quatre caméras à partir de janvier», avance Erik Lehmann.

Pour ce faire, l'organisation d'évènements majeurs semble être une voie étudiée. Après le Mondial M19 cet été à Lausanne, Swiss Basketball se penche sur la possibilité d'organiser l'EuroBasket féminin en 2029.

Alors qu'il ne représente qu'un quart des licences actuellement, le sport féminin est également amené à participer à la croissance du basket suisse. La création d'une équipe nationale M18 et d'un centre national féminin sont à l'ordre du jour.

Manque d'infrastructures

L'ouverture vers la Suisse alémanique ne représente pas qu'une augmentation du vivier d'athlètes potentiels, mais aussi des revenus liés au sponsoring. La fédération va baisser certains émoluments demandés aux clubs de SBL, mais cela ne suffit pas à porter le basket suisse dans une nouvelle dimension. «Les Alémaniques n'ont peut-être pas encore la culture du basket, mais ils ont la culture du sport collectif», motive le secrétaire général.

Les infrastructures manquent également. Si deux nouvelles salles seront inaugurées en 2026 à Nyon et Lugano, la fédération veut intervenir en amont des décisions politiques autour des salles de gym pour les rendre compatibles avec le basket.

«On doit aller voir des décideurs publics et l'Office fédéral du Sport pour débloquer des fonds», avance Dan Goethals. «On donne également des conseils lors de la construction des salles, pour qu'elles soient le plus fonctionnel possible».

Afin de donner corps à leur projets, les dirigeants espèrent créer un cercle vertueux, en partant de la visibilité pour trouver l'argent nécessaire à la formation, aux clubs et aux infrastructures. «On recherche de la visibilité pour trouver des financements. Et notre capacité à faire vivre des projets nous rend crédible» résume «Big Dan».

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