«Je veux aider les jeunes à réaliser leurs rêves»
Mario Gyr, du podium olympique aux coulisses du sport suisse

Champion olympique d’aviron, Mario Gyr s’engage aujourd’hui pour le sport suisse. Membre de Swiss Olympic et père depuis peu, il veut rendre l’aviron plus attractif et aider les jeunes à réaliser leurs rêves, comme lui en 2016 à Rio.
Publié: 08:09 heures
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Lucas Tramer, Mario Gyr, Simon Schürch et Simon Niepmann (de gauche à droite) ont remporté la médaille d'or du quatuor poids légers aux Jeux olympiques 2016.
Photo: Getty Images
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Pascal Keusch

C’est sur l’eau qu’il a connu son plus grand triomphe en 2016 avec une médaille d’or olympique en aviron à Rio de Janeiro. Aujourd’hui, Mario Gyr (40 ans) agit depuis la terre ferme puisqu'il est désormais l’un des nouveaux visages de la gouvernance sportive en Suisse.

Depuis un an, il préside le comité directeur de la Régate de Lucerne. Et en novembre dernier, il a été élu au comité exécutif de Swiss Olympic, l’organe chargé de définir les grandes orientations du sport suisse.

«Je veux aider les jeunes à réaliser leurs rêves»

Gyr veut faire bouger les lignes, fort de son expérience personnelle. «En tant que champion olympique, je sais ce qui m’a manqué. Et ce qu’on pourrait améliorer», confie le Lucernois dans un entretien accordé à Blick.

Sa motivation: permettre aux enfants et adolescents de concrétiser leurs rêves. Lui-même a réalisé le sien — devenir champion olympique. «Quand on a du talent, il faut pouvoir bénéficier des ressources nécessaires», plaide-t-il. «Mon objectif, c’est que dans dix ou vingt ans, de nombreux Suisses deviennent champions olympiques. En Suisse, on manque parfois un peu d’ambition.»

Professionnellement, il travaille à plein temps dans la finance. Ses engagements dans le monde du sport, il les assume bénévolement, par passion. À 40 ans, il incarne une nouvelle génération de dirigeants sportifs et entend y apporter un nouveau souffle. «J’aimerais bousculer un peu l’establishment masculin dépassé», lance-t-il.

Rendre l’aviron plus attractif

Champion du monde et d’Europe, le Lucernois veut surtout motiver les jeunes à découvrir l’aviron. «Si j’avais 20 ans aujourd’hui, je passerais aussi plus volontiers mon samedi après-midi à la piscine que devant une retransmission télévisée d’aviron», dit-il en riant. Il faut donc innover pour rendre ce sport plus attrayant.

À l’occasion de la finale de la Coupe du monde sur le Rotsee ce week-end, de jeunes talents auront l’opportunité de se produire sur la grande scène. Ils disputeront une course pendant la pause de midi, entre les épreuves professionnelles. Un programme parallèle pensé pour les familles est également prévu, afin de susciter l’intérêt d’un nouveau public. Ce concept servira de modèle pour les championnats du monde qui auront lieu au même endroit dans deux ans.

Un nouveau chapitre personnel

Mais Gyr ne pense pas qu’à la relève sportive sur l’eau. Une nouvelle étape s’est en effet aussi ouverte dans sa vie privée. Depuis 2022, il est marié à la présentatrice de la SRF, Fabienne Gyr (37 ans). Leur fille Ella est née début mai.

Il jongle étonnamment bien entre sa vie de famille, ses responsabilités professionnelles et ses engagements dans le sport. Seul bémol: son propre entraînement d’aviron en pâtit un peu. «Les abdos ne vont pas tenir longtemps», plaisante-t-il, depuis son domicile en Suisse centrale.

Cette évolution personnelle le motive encore davantage à faire avancer le sport suisse. Il veut que sa fille ait accès à la pratique sportive, quelle qu’elle soit. «Peu importe la discipline. Si elle veut faire de la lutte, qu’elle fasse de la lutte féminine. Si elle veut faire de l’aviron, qu’elle rame. Si elle veut jouer au foot, qu’elle sache jouer au foot.»


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