Le Suisse vise un podium
Stefan Bissegger est prêt pour l'enfer du Nord

Stefan Bissegger veut briller dans l'enfer du Nord. Il se sent bien, notamment grâce à la force que lui donne sa famille, mais dit aussi ce qui ne doit en aucun cas arriver.
Publié: 06.04.2024 à 14:50 heures
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Stefan Bissegger est prêt et espère briller sur Paris-Roubaix.
Photo: Sven Thomann
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Mathias Germann

Tout est calme autour de Stefan Bissegger. Trop calme. Depuis deux ans, le champion d'Europe du contre-la-montre 2022 attend une victoire sur le World Tour. Mais avant la classique des classiques, Paris-Roubaix, «Muni» refait parler de lui à nouveau. Muni? C'est ainsi que l'on appelle le Thurgovien en raison de sa carrure imposante. «Je suis plutôt un coureur lourd, les courses avec trop de dénivelé ne me conviennent pas», dit-il.

Dans l'enfer du Nord, comme on appelle aussi Paris-Roubaix, il n'a pas ces soucis. En effet, il n'y a pratiquement pas de côtes sur les 259,7 km du parcours, mais 29 secteurs pavés (55,7 km au total) qui font de la course un calvaire même pour les meilleurs. Pourtant, Bissegger aime cette épreuve. N'est-ce pas? «Je ne sais pas si c'est de l'amour. Paris-Roubaix me convient tout simplement.» En effet, le Suisse a terminé deux fois dans le top 10, en tant que junior. Chez les pros, cela n'a pas encore fonctionné comme prévu - il a terminé 62e et 21e. L'année dernière, Bissegger a dû passer son tour en raison d'un poignet cassé.

Dans un mauvais jour? «Alors la course est un enfer»

Le coureur se sent cette année en bonne forme. «Ce n'est pas comme si je distançais tout le monde», reconnaît-il toutefois, tout en restant optimiste. Son rêve? «La victoire. Sinon, je n'aurais même pas besoin de prendre le départ», continue-t-il. Qu'est-ce qui est réaliste? D'après lui, Mathieu van der Poel, est le grand favori. «Il peut se passer tellement de choses. Chutes, défauts, phases de faiblesse - tout le monde a besoin de chance ici. Si j'ai cette chance, une place sur le podium est réaliste.» Le dernier Suisse à avoir réussi cela est Stefan Küng, troisième en 2022.

«Sur Paris-Roubaix, tu ne peux pas faire d'erreur. Si tu es dans une mauvaise journée, la course est un enfer. Tout fait alors mal, tu sens les ampoules sur tes mains. Mais si tout va bien, tu oublies la douleur», explique Bissegger. Ses parents Bruno et Andrea le soutiendront sur place. Ils profitent des classiques du printemps et prennent des vacances.

Son fils Oliver le rend heureux

Dans la hiérarchie de l'équipe EF Education, Bissegger est sur le papier le numéro 2 derrière le puissant Italien Alberto Bettiol. «Mais ici, nous avons tous les deux un rôle de chef», explique Bissegger. Car le Thurgovien n'est pas seulement en forme physiquement, il est aussi prêt mentalement.

Cela est lié à son fils Oliver qui aura bientôt un an. «Il peut marcher depuis trois semaines. Et il se déplace déjà dans l'appartement avec son vélo d'appartement.» Prochainement, Oliver aura plus de place pour cela puisque Bissegger et son épouse Céline déménageront dans une maison individuelle à Eschlikon TG. «Nous nous en réjouissons beaucoup», dit-il.

Pour revenir à la course. Quel genre de temps Bissegger espère-t-il trouver dans l'enfer du Nord? «Si c'est mouillé, cela sera le chaos. Le hasard joue dans ces cas-là un rôle encore plus important. J'espère des pavés secs.» Toutefois, si l'on en croit les météorologues, le vœu de Bissegger ne sera pas exaucé - un temps changeant est annoncé.

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