François Gomez, sélectionneur
«Après la Marseillaise, je serai suisse à 200%»

Sélectionneur de l’équipe de Suisse, François Gomez est de nationalité française. Même si retrouver sa nation s’annonce spécial, il va tout donner pour que la Suisse ne sombre pas face aux vice-championnes olympiques. Une tâche qui promet d’être difficile.
Publié: 10:06 heures
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Dernière mise à jour: 10:10 heures
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François Gomez et la Suisse vont défier la France ce samedi à l'Eurobasket.
Photo: keystone-sda.ch
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Matthias DavetJournaliste Blick

Depuis notre premier entretien avec lui, François Gomez a toujours mentionné le match contre la France avec un certain engouement. Est-ce le passeport tricolore du sélectionneur de l’équipe de Suisse féminine qui parle? Toujours est-il que ça y est: cet affrontement entre son équipe et les vice-championnes olympiques va avoir lieu, ce samedi à 16h30. Une belle dernière danse pour la Suisse dans cet Eurobasket 2025, elle qui ne s’est pas qualifiée pour les quarts de finale, contrairement à la France.

Coach français, donc, François Gomez avoue que cette rencontre va être particulière pour lui: «Je vais travailler avec un petit verre de vin pour enlever tous les enjeux liés à cela», souriait-il après la défaite face à la Turquie. Le sélectionneur avoue que la Marseillaise risque de l’émouvoir. «Je suis français, fils de l’immigration et la France est mon pays, s’exclame le technicien. Heureusement, ce n’est que du sport mais avec ce chant guerrier qui refuse les tripes… Une fois que ce sera passé, je serai suisse à 200%.»

Un passif pour les joueuses

Une fois que ce sera passé, ce sera aussi le début des choses (très) sérieuses pour ses joueuses. Certaines auront forcément à cœur de bien faire face à un pays qu’elles connaissent bien. Evita Herminjard a passé 13 ans dans le pays voisin. Léa Favre a fait sa formation à Tarbes, club du sélectionneur François Gomez… et de la meneuse Nancy Fora. «On va jouer contre la grande France colonialiste qui a abandonné Genève à la Suisse et qui va essayer de la récupérer», ironise, taquin, le sélectionneur.

Heureusement pour la Confédération helvétique, le sort de la ville au bout du Léman ne se décide pas sur cette rencontre. Autrement, les autorités genevoises auraient déjà pu commencer à préparer tous les papiers administratifs pour une annexion. Les chances des Suissesses de l’emporter sont en effet très proches du néant.

Qui sur le banc?

En l’espace de 24 heures, François Gomez a parlé de «tsunami» ou de «grêle» qui allaient s’abattre sur la Suisse. «On joue l’une des plus grandes nations mondiales, prévient l’entraîneur. Le problème, c’est que les joueuses sur le banc sont autant fortes que celles du cinq de base. On a pris 24 points contre la Turquie. On peut imaginer en prendre un peu plus face à la France.» Mais le sélectionneur regarde plus loin que le score: «Ce qui compte, c’est la capacité à élever notre niveau et il me semble qu’on montre quand même du spectacle.»

Au début de la préparation pour cet Eurobasket, l’entraîneur de Tarbes parlait d’un «match de gala» face à la France. «C’est une équipe impossible à battre dans notre groupe, annonçait-il. Je vais m’asseoir et dire à Romain (ndlr: Gaspoz, son assistant) de coacher (sourire).» À voir si cela se passera comme cela, si François Gomez officiera quand même en tant qu’entraîneur principal ou s’il laissera sa place à Émilie Duvivier, son autre assistante qui au passé d’internationale française.

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