À elles deux, elles cumulent 41 ans. Pourtant, Lana Wenger (22 ans) et Viktoria Ranisavljevic (19 ans) ont fait preuve d’une maturité remarquable face à la Turquie pour le deuxième match de cet Eurobasket pour la Suisse. En plus de ces 41 ans, elles ont aussi inscrit 27 des 67 points suisses, ce qui fait d’elles les meilleures scoreuses de la sélection à croix blanche dans la défaite (67-91).
Lana Wenger a vécu deux matches en un. En défense, la pauvre Bâloise a dû parfois défendre sur Teaira McCowan, cette Américaine naturalisée de 2m04 qui a fait un mal fou dans la raquette. Malgré son 1m93, la joueuse de Portland en NCAA a paru bien frêle à côté de celle qui a été sélectionnée No 3 de la draft WNBA en 2019.
Lana Wenger très adroite
Heureusement pour elle, cette expérience en défense ne l’a pas traumatisée de l’autre côté du terrain. Extrêmement habile derrière la ligne à trois points, Lana Wenger a rentré 3 de ses 5 tirs primés. Impressionnante.
De son côté, du haut de son 1m70, Viktoria Ranisavljevic n’a évidemment pas dû défier Teaira McCowan. Mais elle ne n’en restait pas moins impressionnée. «On savait que c’était impossible de défendre à 100% sur elle, sourit la Fribourgeoise. Je trouve qu’on a quand même fait un bon travail et qu’on lui a fait mal.» Preuve en est, cette faute technique d’agacement concédée par l’Américano-Turque.
De la déception chez les joueuses, pas chez le coach
Avec ses quatorze unités, ses quatre rebonds et ses quatre passes décisives, la joueuse serbo-suisse a réalisé un match plein. Mais elle s’est quand même montrée déçue après la défaite. «À la mi-temps, on s’est dit qu’on pouvait battre la Turquie, appuie-t-elle. Mais le début était catastrophique et c’est frustrant, surtout qu’on est revenues à dix points.»
Un sentiment de déception que ne partage pas du tout son entraîneur, François Gomez. «Mes joueuses sont au-dessus de ce qu’elles devraient faire sur le papier, appuie fièrement le sélectionneur. Je suis triste parce qu’elles se donnent à fond et se donnent l’illusion de pouvoir gagner. Et je les remercie d’être à la hauteur de l’événement et d’aussi bien représenter le basket suisse.»
«Le coach ne donne beaucoup d'opportunités»
Un basket féminin helvétique qui pourrait encore croître dans les années à venir, surtout avec des joueuses comme Lana Wenger et Viktoria Ranisavljevic. «Dans quatre ans, ces gamines auront à peine 25 ans, rappelle François Gomez. Je leur souhaite de suivre un programme de formation qui les développe.»
Viktoria Ranisavljevic, qui va quitter l’Europe pour le championnat universitaire américain cet été, se réjouit de son expérience actuelle. «Même les seniors sont jeunes dans notre équipe, sourit la Suisso-Serbe. On a de la chance que le coach nous donne beaucoup d’opportunités et de la confiance, pour jouer libre. Cet Euro, c’est un début et on espère être là en 2027.»
«Sur ces bases, j’espère qu’on va continuer à monter en puissance et ne pas attendre 69 ans avant de revivre un championnat d’Europe», s’exclame de son côté François Gomez. Avec des jeunes pousses comme Lana Wenger et Viktoria Ranisavljevic, le monde du basket suisse ne le voudra pas non plus.