En entrant sur le terrain du Stade de la Paix et de l'Amitié lundi, les Suissesses ont forcément été impressionnées. Peu (voire aucune) d'entre elles ont déjà joué dans une salle pouvant accueillir 15'000 personnes. Si leurs yeux se sont écarquillés alors qu'elle était vide, les joueuses de François Gomez vont devoir être solides mentalement au moment de pénétrer dans l'enceinte pour disputer le premier match face aux Grecques, mercredi (19h30).
En face, 15'000 spectateurs leur promettent de vivre un enfer. Même si, personne ne sait trop à quoi cela ressemblera puisque c'est la première fois que la sélection féminine grecque va jouer dans la salle de l'Olympiakos. «On ne sait pas à quoi s'attendre devant autant de monde, sourit Angeliki Nikolopoulou, joueuse de la sélection hellénique. On espère que ce sera bruyant et très difficile pour la Suisse… Mais peut-être pour nous aussi.»
Car la pression, les Grecques l'ont aussi au moment de débuter leur Euro à domicile. Les protégées de Petros Prekas seront attendues au tournant face à une équipe de Suisse inférieure sur le papier. «Il y aura de la pression sur nos épaules, admet la meneuse de l'Olympiakos. Mais on s'attend à un match difficile et on ne pense pas que la Suisse est une équipe faible.»
Les joueurs d'Olympic connaissent
Cette ambiance grecque, d'autres joueurs suisses l'ont expérimentée cette année: Fribourg Olympic s'est incliné face au PAOK en quarts de finale retour de FIBA Coupe d'Europe. «Ce sont des supporters qui vivent et respirent basket, nous lance d'emblée Natan Jurkovitz. Les Suissesses doivent s'attendre à être sifflées et à se faire insulter.»
Son coéquipier, Arnaud Cotture, va dans son sens: «C'est tellement bruyant que tes oreilles sifflent pendant et après la rencontre. Le plus important est de rentrer dans ton match car si tu restes spectateur, tu as tout perdu.» Selon le Valaisan, il est difficile de quantifier la différence d'ambiance avec la Suisse. «Peut-être dix fois plus grand… Et encore, je pense être gentil.»
«Plus aucun ami»
Pour Natan Jurkovitz, les Suissesses devront rester concentrées sur leur jeu pour s'en sortir. «La pression est clairement sur la Grèce et la Suisse est le petit Poucet, appuie le No 99 d'Olympic. C'est dans cet état d'esprit qu'elle pourra déplacer des montagnes.»
Par contre, Arnaud Cotture prévient: «Quand tu pousses la porte de la salle, tu n'as pas d'amis à part ceux qui portent le même maillot que toi. L'enfer commence dès le moment où tu pénètres sur le parquet. Mais à la fin, tu t'en fiches que l'ambiance soit hostile. Ça nourrit le jeu et c'est super.» Malgré cet enfer, la Suisse doit donc aussi profiter de ce moment unique.