Natalie Sbaï tempère. Ce n'est pas parce qu'elle est arrivée première de sa catégorie sur le Wildstrubel 2024 qu'elle va de nouveau s'imposer ce samedi, lors du Trail Verbier Saint-Bernard. «Il y a une favorite française qui a un index bien plus élevé que le mien, souligne-t-elle. Ça m'a soulagée puisque je n'ai pas besoin d'aller à la bataille.»
Si ce week-end, l'ex-présentatrice météo de la RTS va prendre part à la X-Traversée, course de 76 km et 5300 m de dénivelé entre La Fouly et Verbier, elle précise que son objectif de la saison est la CCC, fin août. «Mais ça me fait quand même très peur, lâche-t-elle. Le rapport entre la distance et le dénivelé est bien plus exigeant et on ne part jamais la fleur au fusil. Il y a toujours une part d'inconnu.»
L'amour du Valais
Pourtant, Natalie Sbaï a désormais l'habitude. Le trail, elle est tombée dedans il y a plus de dix ans. À l'époque, elle travaillait encore pour le service public et avait commencé la course à pied quelques années auparavant. «Je m'y suis mise parce que c'était facile malgré mon emploi du temps, j'enfilais mes baskets, mon short, et j’étais partie», se souvient-elle.
Après avoir écumé le bitume genevois, celle qui a passé 29 ans à la RTS prend de la hauteur. «J'avais des connexions valaisannes, à l'image de mon compagnon, et elles m'ont fait connaître les sentiers de montagne», détaille Natalie Sbaï. Rapidement, elle troque le goudron du bout du Léman pour le ski alpinisme et le trail en Valais… ou ailleurs. «J'allais aussi chercher du dénivelé sur le Jura, mais il fallait prendre la voiture», explique-t-elle.
«Moins ennuyeux que le goudron»
Le 12 août 2021, Natalie Sbaï présente son dernier bulletin météo et dans la foulée, quitte la télévision publique. Direction le Valais, où elle devient responsable de la communication des Celliers de Sion, un œnoparc situé au nord-est du chef-lieu. Déjà passionnée par le trail auparavant (elle a participé à son premier Sierre-Zinal en 2014), elle peut désormais se consacrer davantage à sa pratique. Plus besoin de prendre la voiture pour aller parcourir les sentiers.
Malgré son emploi à 100%, Natalie Sbaï trouve le temps d'enfiler ses baskets 4 à 5 fois par semaine, pour un total de 200 km par mois, de manière générale. «Avec environ 9000 m de dénivelé», précise-t-elle. Avec le trail, elle a trouvé un bel équilibre. «Je me suis rendu compte que c'était beaucoup moins ennuyeux et traumatisant de courir en montagne que sur du bitume», appuie-t-elle. Parfait pour elle puisque samedi, quasi aucun des 76 km qu'elle aura à parcourir entre La Fouly et Verbier ne seront sur des routes goudronnées.