Ce Parisien bouscule les codes
Casquette Verte, le super-héros de l'ultra-trail

Chef de projet le jour, Alexandre Boucheix se transforme en Casquette Verte lorsqu'il enfile des baskets de trail. Blick a pu s'entretenir durant une heure passionnante avec lui, à l'occasion de la sortie de son livre.
Publié: 03.06.2025 à 10:43 heures
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Dernière mise à jour: 03.06.2025 à 15:31 heures
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Alexandre Boucheix se transforme en Casquette Verte sur les courses.
Photo: AFP
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Matthias DavetJournaliste Blick

Alexandre Boucheix possède un emploi du temps tellement chargé que, parfois, il répond aux entretiens avec les journalistes lors de sa sortie du jour. Ce n'est pas le cas pour Blick puisque, en ce lundi midi, le chef de projet dans une boîte d'informatique parisienne s'est posé dans une salle de réunion pour sa pause déjeuner. On est donc loin de l'autre extrême, qui est une interview en courant avec lui. «Je suis parfois un salaud, rigole-t-il. L'autre jour, j'ai mis des petites accélérations au gars de 'L'Equipe' dans la montée de Montmartre.» Heureusement, Blick y a échappé.

Cela aurait pourtant pu amener une vocation pour l'ultra-trail, puisque c'est comme ça qu'Alexandre est tombé amoureux de la course à pied. Celui qui travaille pour la société publicitaire JCDecaux accompagne un soir son collègue Ronald après une journée de travail. Directement, il se fait attraper par le virus.

Le tournant à la Réunion

Quelques mois plus tard, rentrant d'une soirée un peu éméché, le Parisien décide de s'inscrire au Grand Raid de la Réunion (aussi appelé Diagonale des Fous) édition 2017, un parcours de 170 km et plus de 10'000 m de dénivelé. C'est d'ailleurs par cet épisode qu'Alexandre Boucheix commence son nouveau livre, intitulé «On m'appelle Casquette verte». «C'est clairement un tournant dans ma vie car j'ai eu ce dossard et il a fallu assumer ma bêtise, nous explique-t-il. Vu par un mec du Val-de-Marne, avec quelques bourrelets, c'est l'enfer sur terre.»

Casquette Verte à la Fnac de Genève

Le jeudi 5 juin prochain, Alexandre Boucheix est en Suisse! Casquette Verte est présent à la Fnac Rive de Genève dans le cadre d'une rencontre, suivie d'une salve de questions ouvertes au public et d'une séance de dédicaces. L'entrée est gratuite, sans inscription.

Le jeudi 5 juin prochain, Alexandre Boucheix est en Suisse! Casquette Verte est présent à la Fnac Rive de Genève dans le cadre d'une rencontre, suivie d'une salve de questions ouvertes au public et d'une séance de dédicaces. L'entrée est gratuite, sans inscription.

Évidemment, la course dans l'Océan Indien est difficile pour Alexandre Boucheix. «Mais ce n'était finalement pas impossible, souligne-t-il. Ça a été un gros changement dans ma vie – à partir de là, tout a changé.» Affublé d'une casquette verte – souvenir d'une soirée étudiante –, il enchaîne désormais les courses d'ultra trail. Particularité, au-delà de son couvre-chef, est qu'il écrit des compte-rendus sur son blog après chaque manifestation. Une initiative, à la base, que le coureur de désormais 33 ans avait lancé pour que ses grands-parents puissent suivre ses exploits. «Parfois, je mettais davantage de temps devant mon clavier à écrire que sur le parcours à courir», en rigole-t-il aujourd'hui. Durant le Covid, enfermé chez lui, il s'amuse à faire des tours dans son jardin pour garder son endurance, avant d'emprunter un tapis de course à un voisin.

18e de l'UTMB

Grâce à son blog et ses performances, celui qui se fait surnommer «Casquette Verte» prend de l'ampleur. De plus en plus, il est suivi par des gens sur les réseaux sociaux. Son style, atypique, attire les regards. N'est-ce pas lui qui réalise un saut de 360° sur chaque ligne d'arrivée ou qui s'enfile une bière une fois celle-ci franchie? Des comportements qui attisent parfois les critiques, mais dont Alexandre Boucheix se fiche. En tant que Parisien, il y est habitué et préfère en jouer. «C'est un peu malheureux mais ce sont uniquement les résultats qui ont changé le regard des gens, explique-t-il. Au début, j'étais le petit Parisien qui devait me pousser parce que la montagne, c'était pour les grands.» Même sans vrai programme d'entraînement, Casquette Verte commence à gagner des courses, à l'image de son triplé lors de la LyonSaintéLyon, une course qui fait un aller-retour entre la ville des Lumières et sa voisine.

Et même sur la toute grande scène de l'ultra trail, le Francilien se met en évidence. En 2022, il termine à une incroyable 18e place sur l'Ultra-Trail du Mont-Blanc, course mythique de la discipline.

Toujours un travail à 100%

Le plus incroyable dans tout cela est que, à côté de cela, Alexandre Boucheix continue de pratiquer un travail à 100% dans sa boîte d'informatique. Devenir traileur pro, très peu pour lui. «J'aime avoir cette sécurité de l'emploi, développe-t-il. Si je décide de passer pro, je devrais être redevable envers des personnes, des entreprises ou des équipementiers et je n'ai pas envie de me retrouver dans des situations contractuelles qui m'empêcheraient de dire ou faire telle ou telle chose. Je préfère la liberté à gagner trois fois mon salaire en sponsoring. Après, si un généreux donateur suisse veut m'aider sans aucune contrepartie… (rires).» L'appel est lancé.

Véritable phénomène sur les réseaux sociaux (presque 200'000 abonnés sur Instagram), Alexandre Boucheix a donc écrit son premier livre pour raconter sa vie, ou plutôt celle de Casquette Verte. Finalement, les deux sont difficilement dissociables. «Mais quand je me présente, je dis toujours que je suis Alexandre, précise-t-il. C'est un peu comme Peter Parker, qui se présente comme photographe pour un journal et non pas Spider-Man.» Pourtant, les performances du Français le font clairement appartenir à la caste des super-héros de l'ultra trail.

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