Mercredi soir, Yanic Konan Niederhäuser avait rendez-vous avec l’histoire. Il ne le savait pas encore le matin de la draft NBA. «C’est encore compliqué pour moi de réaliser tant que ce n’est pas concret», nous confiait-il dans les rues de New York. Inscrit au repêchage, le Fribourgeois a pourtant dû patienter longtemps avant d’entendre son nom résonner dans le Barclays Center de Brooklyn. Très longtemps. Au point d’être le 30e et dernier joueur appelé par le grand patron de la NBA, Adam Silver.
Cette attente n'a pas gâché son plaisir, bien au contraire. Assis dans une loge de la salle new-yorkaise, Yanic Konan Niederhäuser a dû descendre seul vers la scène, sans avoir eu l’occasion de fêter l’événement avec sa famille. Un interminable marathon médiatique a alors commencé. Au bout de celui-ci, Blick a pu s’entretenir avec le quatrième joueur suisse de l’histoire drafté en NBA… avant que l’interview ne soit interrompue par Steve Ballmer en personne. Le richissime ancien patron de Microsoft n’est autre que le propriétaire des Los Angeles Clippers. Et désormais, le nouveau boss du Fribourgeois. Rien que ça.
Yanic, tu as été drafté par les Los Angeles Clippers. Quelles sont tes émotions ce soir?
Je ressens beaucoup d’émotions. Je suis heureux, reconnaissant et rempli de joie. C’est vraiment un rêve qui devient réalité. Je ne suis pas sûr de me rendre vraiment compte de ce qui m'arrive.
Comment as-tu vécu cette soirée, qui a été longue jusqu’au 30e et dernier choix?
C’était une expérience unique. J’étais assis là-haut dans la suite, au milieu des fans avec ma famille. On attendait, on écoutait chaque choix. C’était stressant et puis je dois bien dire qu'à un moment, mes pieds ont commencé à trembler. Je me répétais toujours: «Je vais être le prochain.» Et puis, mon agent a couru vers moi et m’a dit: «Yannick, viens, c’est les Clippers.» À ce moment-là, je me suis dit «Merde, là ça devient sérieux» (rires). Avant de courir vers la scène, j'ai pris le temps de faire un câlin à mes parents et à toute ma famille. Je suis tellement reconnaissant de ce qui m'arrive.
Si tu n'avais pas été choisi en 30e position, tu aurais dû revenir jeudi pour le deuxième tour. Ça t'a inquiété?
Pas inquiété. Mais oui, je me suis dit que ça allait peut-être se passer demain. Mais dans ma tête, j’étais toujours concentré sur le prochain choix. Je n'ai jamais arrêté de penser à ça. Même si ce n’était pas pour ce soir, je serais revenu demain sans stress. Mais je voulais toujours y croire et ne jamais douter.
Quand on pense à ton parcours: de Fräschels, dans le canton de Fribourg, jusqu’à Los Angeles en Californie… Ça ressemble à un conte de fées?
C’est fou. C'est fou. C'est fou... C'est... C’est vraiment un rêve que j’avais depuis que j’étais enfant de vivre un jour sur la West Coast. À Fräschels, je jouais sur le petit terrain de basket du village et j’imaginais qu'un j'y arriverais peut-être. Maintenant, je vais vraiment à Los Angeles. Je veux juste remercier Dieu et tous ceux qui m’ont soutenu pendant mon parcours.
Quelles sont les prochaines étapes pour toi?
Maintenant, il faut se reconcentrer. J’ai atteint mon objectif d’être drafté en NBA, mais ce n’est que le début. Le vrai travail commence maintenant. Je veux montrer que je peux bien jouer, que je peux m’imposer et pourquoi pas devenir le premier champion suisse en NBA. Je vais me mettre directement au boulot.