La sprinteuse suisse est confiante
Mujinga Kambundji est une future maman qui garde le rythme

La sprinteuse suisse Mujinga Kambundji, enceinte, s'est confiée aux médias. Épanouie dans sa grossesse, elle prévoit de revenir à la compétition en 2026 et vise les Championnats d'Europe à Birmingham.
Publié: 30.07.2025 à 14:16 heures
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L'athlète Mujinga Kambudji se plaît dans son rôle de future maman.
Photo: PETER SCHNEIDER
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ATS Agence télégraphique suisse

Mujinga Kambundji est une femme épanouie. La future maman s'est confiée à différents médias mardi à Berne, à l'issue de son entraînement. «Je profite bien de cette grossesse», a lâché la Bernoise, dont le terme est prévu pour la fin novembre, dans un entretien accordé à Keystone-ATS.

Comment vous sentez-vous?
«Je vais bien, merci. Je profite bien de cette grossesse. Je n'ai pas de nausées, je me sens bien dans mon corps.»

Avez-vous regretté ne serait-ce qu'une seconde de manquer les championnats du monde en plein air de Tokyo, alors que vous avez 33 ans et que vous n'aurez plus beaucoup d'opportunités d'en disputer?
(rires) «Non, pas du tout. D'autant plus que je souhaite continuer au moins jusqu’en 2028, voire au-delà. J'ai compris très vite que ce ne serait pas possible de disputer ces Mondiaux. J'ai déjà pu faire toute une saison en salle (avec à la clé un deuxième titre mondial sur 60 m le 22 mars), je n'aurai donc pas vécu une saison blanche. Et je suis déjà allée à Tokyo pour les JO 2021. Mon but est de revenir à la compétition en 2026 et d'être compétitive aux Championnats d'Europe à Birmingham. Rater un seul grand championnat en plus de dix ans de carrière, c'est parfaitement ok, surtout quand c'est pour une telle raison.»

Savez-vous déjà quand vous arrêterez de vous entraîner?
«Cela dépendra de mes sensations. Je suis vraiment bien entourée, avec mon médecin, ma gynécologue, l'équipe de la clinique (Hirslanden) qui a un grand savoir. Tout le monde me dit que je dois sentir moi-même ce qui est faisable ou pas à l'entraînement. Je vais donc m'entraîner le plus longtemps possible.»

On imagine que vos rendez-vous gynécologiques sont plus fréquents que pour une non-sportive?
«J'ai régulièrement des contrôles et je suis constamment en contact avec ma gynécologue, et c'est logique pour quelqu'un qui fait beaucoup plus de sport qu'au cours d'une grossesse normale.»

Avez-vous un programme d'entraînement précis?
«J'ai un plan que je garde quelques semaines. Mais je modifie parfois le programme, en fonction de mon corps et de ce que je prévois. Je m'entraîne désormais quatre fois par semaine au lieu de cinq. Tant que je me sens bien, je m'entraîne normalement. Mais j'ai déjà connu une journée où je me sentais vraiment fatiguée et où j'ai renoncé à faire des accélérations.»

Y a-t-il justement des exercices, des efforts que vous évitez?
«Je ne travaille plus les départs dans les starting-blocks. Ce n'est plus nécessaire. Ca change la donne de ne plus avoir les mêmes dimensions corporelles pour un mouvement aussi extrême. Et je ne fais pratiquement plus de saut, car c'est plus risqué.»

Avez-vous dû adapter votre régime alimentaire?
(rires) «Pas du tout. Je continue à manger comme d'habitude. Un petit peu plus, mais pas beaucoup. Je sens quand même que j'ai un peu plus faim que d'habitude. Mais je reste dans un régime très sain d'athlète. C'est vraiment pratique de ne pas avoir dû m'adapter à un nouveau régime.»

Avez-vous parlé à d'autres sportives ayant connu une maternité?
«Je trouve très intéressant d'échanger avec d'autres sportives ayant vécu cela, surtout lorsqu'elles viennent du milieu de l'athlétisme. J'ai pas mal échangé avec Nia Ali (spécialiste américaine du 100 m haies): elle a déjà eu trois enfants, et est toujours revenue très vite à son meilleur niveau.»

Vous avez apparemment déjà hâte de recommencer à vous entraîner après votre accouchement...
«Oui, quand même! Je profite beaucoup de pouvoir vivre un été très différent, au cours duquel je pense moins aux compétitions. Je profite quand même de vivre certaines compétitions de manière différente, comme à Lucerne où j'ai travaillé pour SRF. Je serai aussi présente au meeting Citius de Berne, à Lausanne (Athletissima), à Zurich (Weltklasse). Mais c'est très spécial d'être à l'entraînement en essayant juste de garder mon niveau, tout en sachant qu'il va baisser (rires). Je me réjouis de ce défi qui m'attend, de voir comment mon corps va réagir après l'accouchement.»

Allez-vous suivre sans pincement au cœur les Mondiaux de Tokyo?
«Oui. Je vais suivre ma soeur Ditaji, spécialiste du 100 m haies, ainsi que les Suisses. Ce sera très intéressant de suivre cela devant ma télé, avec un autre regard. Ce sera surtout très intéressant d'analyser ce que font les sprinteuses. Elles restent mes concurrentes pour 2026.»

Vous parlez de votre retour. Mais n'y a-t-il pas une légère crainte de ne pas revenir aussi forte qu'avant votre grossesse?
«Je suis très confiante, des athlètes comme Nia Ali ou Shelly-Ann Fraser-Pryce sont revenues encore plus fortes et cela m'inspire énormément. Je ne me fais aucun souci car je suis très bien entourée. Je vois cela comme un défi, et je suis certaine qu'on trouvera une solution à n'importe quel problème afin de faire en sorte que ça marche.»

Avez-vous déjà une date en tête pour un retour à la compétition ?
«Je ne connais évidemment pas la date précise de ma reprise, mais c'est certain que je recommencerai l'année prochaine en compétition. Ce qui est bien, c'est que j'aurai une wild card pour les Championnats d'Europe en tant que tenante du titre sur 200 m. Je n'aurai donc pas de stress lié à une limite qualificative. Le but sera d'être compétitive aux Européens de Birmingham.»

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