Le drapeau tricolore brandi en signe de lutte: ce 18 septembre, à l’appel des syndicats unis et résolus à se faire entendre du nouveau Premier ministre Sébastien lecornu, le rituel français a été respecté. Partout dans le pays, les manifestants – entre 500'000 et un million selon les estimations – ont juré de défendre dans la rue le «modèle social» qu’ils estiment menacé par d’éventuelles coupes budgétaires en 2026.
Sérieuse crise politique
Cette façon de procéder est très française. Impossible, au pays de la prise de la Bastille, de ne pas entendre le mot «révolution» dès qu’une crise politique survient. Or celle que traverse la France en cette fin 2025 est sérieuse: deux premiers ministres successifs (Michel Barnier et François Bayrou) ont été forcés à démissionner par un vote de défiance à l’Assemblée nationale.
Au moins deux partis, le Rassemblement national (droite nationale populiste) et La France insoumise (gauche radicale) demandent une nouvelle dissolution de l’Assemblée et un retour aux urnes. La démission d’Emmanuel Macron, qui achèvera son second mandat en mai 2027, est régulièrement évoquée. Alors, que faire dans cette France toujours révolutionnaire?
Eternelle fièvre révolutionnaire
Logique de se saisir de ce sujet, et de cette éternelle fièvre politique française, au comptoir de l’Helvetix Café, le podcast de Blick qui, chaque semaine, raconte le pays de Voltaire, de Mitterrand, de De Gaulle et de Napoléon en version helvétique. D’où vient cette soif permanente de révolution? Doit-on la prendre au sérieux? Peut-elle déboucher sur des solutions dans une Europe bousculée par la vague de droite radicale venue des Etats-Unis?
Fabrice Le Quintrec, longtemps au micro de Radio France et fin connaisseur des arcanes politiques hexagonales, a répondu à nos questions. Au bistrot le plus suisse de Paris, un seul sujet de conversation cette semaine: pourquoi les Français veulent sans cesse refaire la révolution?