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Mur budgétaire et politique: pourquoi la France est incapable de dépenser moins?

La France a toujours le dos au mur en matière budgétaire. Le premier ministre français François Bayrou proposait 44 milliards d'euros d'économies en 2026. Son successeur Sébastien Lecornu est bien moins exigeant. Une augmentation du déficit est déjà envisagée..
Publié: 09.06.2025 à 12:14 heures
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Dernière mise à jour: 13.10.2025 à 13:45 heures
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François Bayrou a promis, comme chef du gouvernement français, de proposer des pistes pour réduire le déficit public et la dette.
Photo: AFP
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Richard WerlyJournaliste Blick
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Les finances de la France sont un inépuisable sujet de débat. Logique, dès lors, qu’elles reviennent régulièrement dans nos conversations au comptoir de l’Helvetix Café, le podcast de Blick qui chronique le pays d’Astérix, façon suisse.

Ecouter ce podcast, c’est d’abord essayer de comprendre comment la République en est arrivée là, alors que le mur budgétaire et politique se rapproche de plus en plus pour le nouveau premier ministre Sébastien Lecornu, après avoir eu raison de son prédécesseur François Bayrou. Jugez plutôt: ce dernier avait promis de réduire la dépense publique de 44 milliards d'euros. Impossible. Une majorité de députés français de voter la confiance à son gouvernement le 8 septembre. Fin de partie!

Vent debout contre les coupes

Sans surprise, les Français, mais aussi les administrations des ministères sont vent debout contre des coupes budgétaires. Seul rescapé annonçé: le ministère de la Défense est déjà assuré d’une nette augmentation de sa dotation pour atteindre le chiffre promis par la France à Donald Trump: au moins 3,5% du PIB seront, en 2026, consacrés aux armées! Gare toutefois aux concessions probables sur la réforme des retraites ou le pouvoir d'achat. Pour s'assurer du soutien des socialistes, Sébastien Lecornu devra à son tour faire des chèques.

Comment dépenser moins? Impossible, à écouter les commentateurs. L’économiste Henri Sterdyniak propose dès lors une augmentation des recettes. Mais là aussi, y parvenir ressemble, pour reprendre les mots de François Bayrou, à l’ascension de l'Himalaya. «Face à l’ampleur du déficit public (5,4% en 2025), le gouvernement sera contraint d’accepter de réaugmenter les impôts, notamment sur les grandes entreprises et les plus riches et de réduire les exonérations inconsidérées de cotisations sociales».

Tournant insuffisant

«C’est un tournant. Mais un tournant insuffisant et amputé. Les mesures fiscales de rééquilibrages annoncées sont à la fois insuffisantes et temporaires», prévient-il.

A Helvétix Café, notre avis est plus catégorique: la France de 2025 est bel et bien incapable de dépenser moins, et c’est inquiétant. L’effort budgétaire nécessaire de 40 milliards d’euros en 2026, pour ramener à tout prix le déficit public à 4,6% du PIB en 2026, paraît déjà irréel. La preuve: le nouveau Premier ministre annonce déjà qu'il passera de 4,7% à 5% du PIB cette année. Le «Quoi qu'il en coûte», en France, se conjugue au présent.

(Première diffusion en juillet 2025)

Helvetix Café est un podcast de Blick produit par Richard Werly. Avec François Garçon, Fabrice le Quintrec et Catherine Schwaab.
Pour débattre: richard.werly@ringier.ch

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