Nouveau bilan de 1300 morts
À Marrakech, Marocains et touristes témoignent d'un séisme épouvantable

Touchés par le séisme vendredi en fin de soirée, Marocains et visiteurs internationaux ont vécu un tremblement de terre interminable et une nuit épouvantable. Dehors, dans la foule, la peur d'une nouvelle secousse...
Publié: 09.09.2023 à 13:07 heures
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Dernière mise à jour: 09.09.2023 à 21:48 heures
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Nombreux sont ceux qui ont dû fuir leur logement pour se réfugier sur une place espérant échapper à un effondrement.
Photo: AFP
Léo Michoud

Plus de 1300 personnes ont péri dans le puissant séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi. Il a provoqué d'énormes dégâts et semé la panique à Marrakech, haut lieu du tourisme, et plusieurs autres villes, selon un nouveau bilan officiel. Le royaume a décrété un deuil national de trois jours, a annoncé le cabinet royal, à l'issue d'une réunion présidée par le roi Mohammed VI sur ce séisme, le plus puissant à frapper le pays à ce jour.

La Croix-Rouge internationale a alerté la communauté internationale sur l'importance de l'aide pour le Maroc, évoquant des besoins pour «des mois voire des années».

«On était tous stupéfaits», raconte Yacine Kourkouz en direct sur BFMTV. Aux alentours de 23h10, le résident de Marrakech était «en train de dîner» quand il a ressenti les prémices du tremblement de terre. «Je me souviens que mon père avait allumé la machine à laver avant de partir, donc je me suis dit qu'elle avait peut-être un problème.»

«Je n'ai pas réalisé tout de suite»

Également présente dans la capitale touristique pour les 18 ans de sa fille, Kris a témoigné pour le média belge «Le Soir»: «J’ai ressenti une immense vibration. Comme si un gros camion s’était arrêté devant la fenêtre de notre chambre. Et puis la pièce s’est mise à bouger dans tous les sens, mais je n’ai pas réalisé tout de suite de quoi il s’agissait.»

Yacine Kourkouz continue: «Je vois que ça s'intensifie. Je comprends que c'est un tremblement, alors je pars de mon appartement, au quatrième étage, sans fermer la porte.» Le jeune homme ne prend pas la peine d'essayer de prendre l'ascenseur et descend dans la rue à pied. «On suit la foule, se remémore-t-il. Et on voit tellement d'effroi sur le visage des gens, c'est épouvantable.»

«Une nuit épouvantable»

Pour la Belge le séisme a duré comme une éternité: «Cela ne semblait pas vouloir s’arrêter. Mais on n’a pas constaté de dégâts immédiats.» Logée à proximité de la place Jemaa El Fna, qui a vu la Mosquée Koutoubia et d'autres bâtiments subir des dégâts considérables, la touriste européenne devrait pouvoir continuer son séjour et repartir sans soucis.

Une fois son occupant sorti, le logement de Yacine a semble-t-il subi plus de dommages: «On a passé plus de temps dehors qu'à l'intérieur, car on avait peur que tout s'effondre à nouveau.» Comme lui, nombreux sont celles et ceux qui ont passé une nuit «épouvantable» dans les rues de ces villes, craignant l’écroulement de leurs habitations.

Tout s'effondrait

«J'ai d'abord cru que ma maison s'effondrait», nous raconte Nezha Benabou, journaliste à Marrakech. «J'étais à l'intérieur de la maison lorsque j'ai entendu des bruits de pierres qui tombaient.» Choquée pendant quelques secondes, Nezha sort alors de sa maison et se rend compte que tous ses voisins sont dehors. 

«Les maisons bougeaient et certaines s'effondraient, décrit la jeune femme. J'ai vécu des moments très difficiles. J'ai eu la chance que ma maison soit de construction récente.» Dans la «vieille ville» de Marrakech, les dégâts sont considérables. De nombreuses maisons se sont effondrées, causant la mort de centaines de personnes.

Dans les rues ou chez leurs proches, les sinistrés attendent que des locaux soient mis à leur disposition. «Nous souhaitons que des mesures soient prises concernant les 'vieilles maisons' de la ville», adresse la Marocaine.

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