Le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a fortement critiqué mercredi le soutien apporté par les pays européens à l'Ukraine et a menacé d'utiliser des armes nucléaires. Une fois de plus, le Kremlin sort la carte nucléaire. Et une fois de plus, il ne se passera probablement rien.
Depuis le début de la guerre, les acteurs russes n'ont cessé de menacer l'Ukraine et l'Occident de l'utilisation de projectiles nucléaires. Ces menaces n'ont heureusement pas été mises à exécution jusqu'à présent. Mais l'empire du chef du Kremlin n'est pas non plus totalement inactif. Voici les menaces que le Kremlin a déjà proféré par le passé et quelles mesures Moscou a réellement prises en vue d'une attaque nucléaire.
27 février 2022
Immédiatement après l'invasion de l'Ukraine, Poutine met les forces armées nucléaires en «état de préparation spéciale au combat».
Début mars 2022
Lors d'un discours au Kremlin, Poutine menace : «Peu importe qui tente de se mettre en travers de notre chemin... Il doit savoir que la Russie réagira immédiatement et que les conséquences seront telles que vous ne les avez jamais connues dans toute votre histoire».
30 septembre 2022
Lors de la cérémonie d'annexion des quatre parties de l'Ukraine, Poutine annonce que la Russie utilisera tous les moyens à sa disposition pour défendre les quatre territoires ukrainiens annexés. Le vice-président du Conseil de sécurité Dmitri Medvedev va même plus loin sur Telegram et dans les médias d'Etat russes en parlant de «toutes les armes russes, y compris les armes nucléaires stratégiques». Plus tard dans l'automne, la Russie réduit sa rhétorique nucléaire suite à la pression internationale.
25 mars 2023
La Russie et la Biélorussie signent un accord sur le déploiement d'ogives nucléaires tactiques dans l'État satellite. Poutine compare cette mesure à la pratique de partage des armes nucléaires de l'OTAN, selon laquelle des armes nucléaires sont stationnées dans des pays alliés.
30 juillet 2023
Medvedev avertit explicitement que la Russie utiliserait des bombes nucléaires si les contre-offensives ukrainiennes sous protection de l'OTAN étaient couronnées de succès.
Septembre 2024
Poutine lance une révision complète de la doctrine nucléaire. Les armes nucléaires pourraient désormais être utilisées dans le cadre d'attaques conventionnelles avec le soutien de l'Occident. En outre, le Belarus est placé sous la protection nucléaire de la Russie.
Novembre 2024
Le nouveau texte de la doctrine entre en vigueur. Le seuil des représailles nucléaires en cas d'attaque ukrainienne est désormais plus bas.
Mars 2025
Le porte-parole du Kremlin, Peskov, confirme que des attaques ukrainiennes avec des armes occidentales à longue portée pourraient déclencher une réponse nucléaire selon la nouvelle doctrine. C'est ce qu'écrit l'agence de presse AP.
5 mai 2025
Dans un documentaire de la chaîne d'Etat russe Rossija-1, Poutine exprime l'espoir de ne pas devoir utiliser d'armes nucléaires en Ukraine ou contre l'Occident.
juillet 2025
Le propagandiste de Poutine Vladimir Soloviev menace les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à la télévision russe d'utiliser le drone sous-marin Poséidon, qui serait capable de générer un raz-de-marée de 500 mètres de haut par explosion nucléaire. Depuis le début de la guerre, de telles menaces sont constamment proférées à la télévision d'État russe. En 2022 déjà, des experts nucléaires européens renommés, interrogés par Blick, se montraient sceptiques quant à cette prétendue arme miracle.
Dans le même temps, le porte-parole du Kremlin Peskov rappelle la réécriture de la doctrine nucléaire russe. Il y est clairement stipulé que «l'incitation» d'Etats non nucléaires à des actes hostiles contre la Russie par des puissances nucléaires est considérée comme une agression. Par ailleurs, un rapport du «Business Insider» montre que des images satellites montrent des travaux de construction intensifiés sur cinq bases nucléaires russes, notamment dans l'enclave de Kaliningrad. Un signe d'escalade militaire?