Les vacances d’été arrivent! Mais gare à l’addition au sud de l'Europe cette année. Pour un parasol, une chaise longue ou une simple boisson, les Suisses doivent mettre la main au porte-monnaie. En Espagne, certaines stations balnéaires populaires cherchent à décourager les touristes en appliquant des tarifs particulièrement élevés, alors qu'en Italie, une journée à la plage peut désormais coûter jusqu’à 1500 euros. En Turquie, les tarifs rivalisent cette année avec ceux de Dubaï.
Pendant longtemps, la Croatie était perçue comme une alternative bon marché face à la France, l’Espagne ou l’Italie. Mais cette époque semble révolue. Sur la côte adriatique, les prix ont fortement grimpé ces dernières années, au point d’irriter de nombreux vacanciers, selon le magazine «Focus». D’après l’Office croate des statistiques, les prix du secteur touristique ont bondi de 70% entre 2015 et 2024. Des visiteurs rapportent des tarifs de 80 euros par jour pour une chaise longue à Dubrovnik, ou encore 20 euros pour une simple salade.
Cappuccino à 7 euros
Les hausses touchent tous les secteurs. Une vacancière espagnole témoigne sur la chaîne croate HRT: «L’an dernier, nous avons payé 60 euros pour une course en taxi entre Pula et Rovinj. Cette année, c’était 120 euros. Tout est clairement devenu plus cher.» Dans certaines villes côtières, un cappuccino peut désormais atteindre 7 euros.
L’économiste Damir Novotny tire lui aussi la sonnette d’alarme dans le «Stuttgarter Nachrichten»: «A long terme, le niveau actuel des prix n’est pas viable, car il ne correspond généralement pas à la qualité des prestations offertes», estime-t-il.
Le gouvernement inquiet
Le choc des prix commence déjà à se faire sentir. Selon la Fédération européenne du tourisme (ETC), les nuitées hôtelières ont reculé de 14% en mai par rapport à l’année précédente. Ce sont surtout les touristes allemands qui se font plus rares, leur part passant de 30% en mai 2024 à seulement 16,5% cette année.
Le gouvernement croate commence à s’inquiéter. Le ministre de l’Economie Ante Šušnjar a récemment appelé les professionnels du tourisme à ne pas «exagérer avec les prix». Reste à voir comment la situation évoluera au cœur de la haute saison, entre juillet et août.