Que ce soit les stations balnéaires d'Antalya ou de Bodrum, ou encore les villes dynamiques d'Istanbul ou Ankara, la Turquie est une destination estivale prisée des vacanciers européens, suisses compris. Pourtant, la saison 2025 marque un réel coup d’arrêt. Selon un rapport de Tourism Review publié lundi 7 juillet, la clientèle se détourne du pays en raison d’une flambée des prix et d’un attrait en baisse.
Les tarifs turcs rivalisent désormais avec ceux de Dubaï. La hausse des coûts d’hébergement, imputable à l’explosion des charges d’exploitation, pousse les touristes vers des rivages plus abordables. Pour une famille de quatre personnes, cinq jours à Antalya ou Bodrum peuvent atteindre 4600 francs, contre environ 2000 francs en Grèce.
Les clients pâtissent
«La situation économique en Turquie est la principale cause des difficultés que nous constatons dans le tourisme», résume Kıvanç Meriç, président de l’Association des agences de voyages turques à Izmir. Inflation et renchérissement des services grignotent les marges, que les opérateurs répercutent sur les visiteurs.
En mai, le pays a perdu 1,81% de touristes, avec des chutes marquées chez les Allemands (-18,1%) et les Russes (-5,2%). Pour Kıvanç Meriç, la situation pourrait encore se dégrader à cause de l'augmentation des prix et de la concurrence mondiale. C'est pourquoi, il appelle la Turquie à agir rapidement pour endiguer la situation.
Une attractivité en baisse
Au-delà des prix, de nombreux voyageurs dénoncent une qualité de service en retrait et un choix de divertissements limité - et souvent onéreux. Ce cocktail explosif pousse donc les touristes à privilégier des alternatives plus abordables. Et la Grèce récolte le fruit de cet exode.
Mais le pays connait aussi des limites. Athènes, qui a accueilli près de sept millions de personnes l’an dernier, pourrait voir ce chiffre grimper de 20% en 2025, accentuant une crise du logement déjà aiguë. Les graffitis «No more tourism» qui fleurissent sur les devantures de la capitale témoignent de cette tension grandissante.