Les critiques sur la gestion par le gouvernement américain de l'épineux dossier Epstein se sont multipliées dimanche. L'opposition démocrate accuse Donald Trump de chercher à étouffer l'affaire par sa publication partielle, et largement caviardée, des documents de l'enquête.
«Tout cela vise à dissimuler des choses que, pour une raison ou une autre, Donald Trump ne veut pas rendre publiques, qu'il s'agisse de lui-même, d'autres membres de sa famille, de ses amis, de Jeffrey Epstein ou simplement du cercle (...) qu'il a fréquenté pendant au moins une décennie», a fustigé dimanche sur CNN l'élu démocrate Jamie Raskin.
Un document de 119 pages noircies
Après des mois d'atermoiements, l'administration Trump a commencé à publier vendredi des milliers de photos, vidéos et textes sur ce richissime financier et criminel sexuel connu pour avoir fréquenté des personnalités de premier plan, dont l'actuel président et son lointain prédécesseur démocrate Bill Clinton.
Mais l'ensemble du dossier n'a pas été rendu public ce jour-là comme le prévoyait pourtant la loi à l'origine de cet effort de transparence, et de nombreux fichiers publiés étaient largement caviardés, à l'image d'un document entièrement noirci sur 119 pages.
Une dizaine d'images supprimées
Et une bonne dizaine d'images ont ensuite été supprimées du dossier samedi, selon des médias américains, renforçant les critiques d'élus et de victimes, tandis que le ministère de la Justice disait continuer à analyser et expurger ces fichiers en «fonction de nouvelles informations» reçues.
«Les victimes de ce calvaire (...) méritent une transparence totale et complète», a tonné Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants dimanche sur ABC, appelant à une enquête sur de possibles manquements de l'administration.
Plusieurs célébrités touchées
Figure de la jet-set new-yorkaise des années 1990, Jeffrey Epstein est accusé d'avoir exploité sexuellement plus de mille jeunes femmes, dont des mineures et est mort en prison avant d'être jugé pour ces crimes. Cette affaire, révélée en 2019, a éclaboussé nombre de célébrités américaines et étrangères, dont Andrew, frère du roi Charles III, incriminé par l'une des victimes, mais qui clame son innocence.
La mort en prison de Jeffrey Epstein la même année, attribuée à un suicide par les autorités, a alimenté d'innombrables théories du complot selon lesquelles il aurait été assassiné pour l'empêcher d'impliquer des élites.
Ce scandale pollue aujourd'hui la présidence de Donald Trump, qui après s'être dit favorable à une publication du dossier a fait volte-face avant de céder à la pression du Congrès, dont des élus de son propre parti.
Le républicain, qui jure n'avoir jamais rien su des crimes de Jeffrey Epstein et avoir coupé les ponts avant qu'il ne soit inquiété par la justice, n'a pas commenté l'affaire depuis la publication des documents vendredi, dont certains le concernant.