Maison Blanche au style MAGA
Trump vire les experts gênants pour construire sa salle de bal géante

Donald Trump veut agrandir la Maison Blanche avec une salle de bal géante à 300 millions de dollars. Pour éviter tout contretemps, il a limogé les six membres de la Commission des beaux-arts, chargée d’examiner ses projets, et placé ses fidèles aux postes-clés.
Publié: 29.10.2025 à 12:56 heures
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Dernière mise à jour: 29.10.2025 à 16:00 heures
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Donald Trump a limogé les membres de la commission chargée d'examiner ses projets de construction à la Maison Blanche.
Photo: Keystone
Léa Perrin
Léa PerrinJournaliste Blick

Entre salle de bal géante à la Maison Blanche et arc de triomphe à Washington, Donald Trump défend bec et ongles ses projets de construction fous. Et il semble prêt à éliminer tous les obstacles qui pourraient se mettre sur le chemin de ses grands chantiers. Après avoir démoli l'aile Est de la maison présidentielle, la Maison Blanche a congédié, mardi 28 octobre, l'ensemble des six membres de la Commission des Beaux-Arts (CFA), l'agence chargée d'évaluer les projets de construction de la capitale, dont ceux du président américain, rapporte le «Washington Post».

Cet organe fédéral indépendant a pour mission d'évaluer les projets architecturaux de la capitale, dont l'arc de triomphe et la salle de bal que Trump a prévu d'aménager à la Maison Blanche. Créée il y a plus d'un siècle, la CFA conseille le président et le Congrès sur les constructions publiques et les monuments de Washington D.C. Elle est traditionnellement composée d'architectes et d'urbanistes, nommés par le président des Etats-Unis. 

Limogés sans préavis

Mais les membres mis en place par l'administration Biden ne semblaient pas être au goût du président républicain: ils ont tous été licenciés «avec effet immédiat», trois ans avant la fin de leur mandat, prévue en 2028. Ces destitutions interviennent alors que Trump accélère ses ambitieux projets de construction, dont une salle de bal estimée à 300 millions de dollars à la Maison Blanche ainsi qu'un arc de triomphe sur terrain fédéral.

Pour mener à bien ses extravagants projets architecturaux, Trump mise sur des membres davantage partisans de sa politique «MAGA». Un responsable anonyme de la Maison Blanche a par ailleurs confirmé vouloir «nommer à la commission une nouvelle série de membres plus en phase avec la politique 'L'Amérique d'abord' du président Trump». Une décision qui, selon l’un des architectes évincés Bruce Becker, «affaiblit une institution essentielle à l’image démocratique du pays».

Un comité obscur à la tête de la commission

Cette purge s’inscrit dans une série de remaniements menée par Trump. En juillet, le président américain avait déjà remplacé les membres de la Commission nationale de planification de la capitale (NCPC), autre organe fédéral chargé de superviser les projets de construction dans la capitale, désormais dominée par ses alliés. L'avenir de la CFA reste flou, d’autant qu’elle est sans présidente depuis la démission de Billie Tsien, architecte nommée sous Biden.

Le projet pharaonique de Donald Trump d’ajouter une salle de bal à la Maison Blanche dépend désormais de la NCPC. Cette instance, d’ordinaire discrète, est aujourd’hui présidée par Will Scharf, un proche du président, épaulé par deux autres alliés politiques: James Blair et Stuart Levenbach. Leur point commun? Ils sont tous totalement dépourvus d’expérience en architecture ou en urbanisme.

Politisation des organes de surveillance

Mais Donald Trump n'est pas le premier président à limoger les membres de cette commission. Joe Biden en avait fait de même en 2021, en écartant les membres nommé par Trump lors de son précédent mandat. Une décision justifiée à l'époque par l'administration Biden comme une volonté de diversifier les commissions. 

Ces licenciements constituaient une première dans l’histoire de ces commissions: jamais un président n’avait écarté de membres en fonction. La décision avait suscité un tollé de la part des experts en art et en architecture qui criaient à la politisation du travail de ces organes pourtant indépendants.

En 1947, Harry Truman avait déjà ignoré les conseils de la Commission pour ajouter un balcon à la Maison Blanche. Un exemple que Trump semble prêt à suivre pour accélérer la réalisation de ses projets fous. 

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