Polémique avec Robert Kennedy Jr
Remerciée, la directrice de l'agence sanitaire américaine refuse de démissionner

Le ministère de la Santé américain annonce le départ de Susan Monarez des CDC, mais ses avocats démentent. Cette controverse s'inscrit dans un contexte de tensions autour de la politique vaccinale menée par Robert Kennedy Jr., ministre de la Santé contesté.
Publié: 05:00 heures
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Dernière mise à jour: 05:09 heures
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Susan Monarez, directrice de la principale agence sanitaire des USA a été abruptement remerciée mercredi, créant la confusion.
Photo: AFP
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Le sort de la directrice de la principale agence sanitaire des Etats-Unis, tout récemment entrée en fonction, semait la confusion mercredi, la concernée démentant son départ annoncé plus tôt par le ministère de la Santé de Donald Trump. Susan Monarez, en poste depuis moins d'un mois à la tête des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) «n'a ni démissionné ni reçu de notification de la Maison Blanche indiquant qu'elle ait été licenciée», ont fait savoir ses avocats Me Zaid et Me Lowell dans un communiqué transmis à l'AFP.

«En tant que personne intègre et dévouée à la science, elle ne démissionnera pas», ont-ils ajouté, accusant le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr., contesté pour ses positions antivaccins, «d'instrumentaliser la santé publique à des fins politiques». Toujours selon eux, le ministre aurait tenté d'écarter Susan Monarez après qu'elle «a refusé de valider des directives non scientifiques et dangereuses et de licencier des experts».

«Trop c'est trop»

Quelques heures plus tôt, le ministère de la Santé avait annoncé que Susan Monarez «n'était plus directrice» des CDC dans un court message sur X. «Nous la remercions pour son service dévoué envers le peuple américain», avait-il ajouté. La nouvelle, rapportée dans un premier temps par le Washington Post, survient en pleine refonte de la politique vaccinale américaine, sur l'impulsion de RFK Jr.

«Trop c'est trop», a réagi un haut fonctionnaire des CDC, Demetre Daskalakis, sur X. Dans un long message, ce dernier a annoncé démissionner, dénonçant les pressions de la nouvelle administration américaine pour «générer des politiques et des documents ne reflétant pas la réalité scientifique». Selon des médias américains, d'autres hauts responsables de l'agence ont fait de même.

Polémique RFK

Depuis son entrée en fonctions, Robert Kennedy Jr. a amorcé une profonde refonte des agences sanitaires américaines et de la politique vaccinale du pays, limogeant des experts réputés, restreignant l'accès aux vaccins contre le Covid-19 ou coupant des fonds au développement de nouveaux vaccins. Des mesures souvent prises à l'encontre du consensus scientifique et fustigées par des experts extérieurs.

Susan Monarez avait été confirmée fin juillet par le Sénat américain à la tête des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), une des agences sanitaires que chapeaute le ministère de la Santé. Sa nomination était en réalité un second choix, la Maison Blanche ayant dû renoncer en mars à son premier candidat, David Weldon, un ex-élu et médecin connu pour ses positions vaccinosceptiques, par crainte qu'il ne lui manque les voix nécessaires au Congrès.

Le départ précipité de Susan Monarez survient en pleine crise aux CDC, l'agence ayant été la cible début août d'une attaque armée par un homme vivement opposé au vaccin contre le Covid-19. Des centaines d'employés et d'anciens salariés des agences sanitaires avaient signé dans la foulée une lettre ouverte accusant RFK Jr. de les mettre en danger en propageant de fausses informations, notamment sur les vaccins.

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