Cinq personnes ont été condamnées à mort en Ethiopie pour trafic d'êtres humains, une première dans ce pays d'Afrique de l'est, l'un des principaux points de départ de migrants sur le continent vers les pays du Golfe, a annoncé un média d'Etat éthiopien.
«Pour la première fois, la peine de mort a été prononcée contre cinq individus reconnus coupables de trafic d'êtres humains organisé», a affirmé Belayhun Yirga, ministre de la Justice, cité dans Ethiopian Herald, un média d'Etat. Aucune précision n'a été donnée sur les faits exacts reprochés, ni sur la nationalité des condamnés.
Un pays marqué par des conflits sanglants
L'Ethiopie est l'un des principaux pays de départ de la «Route de l'Est», entre la Corne de l'Afrique et le Yémen. De nombreux Ethiopiens fuient la misère et les conflits qui ensanglantent depuis des années plusieurs régions du pays.
Chaque année, des milliers de migrants africains empruntent la «route orientale», traversant la mer Rouge majoritairement depuis Djibouti vers le Yémen, dans l'espoir de rejoindre ensuite les pays pétroliers du Golfe, où ils espèrent travailler comme ouvriers ou employés de maison.
Un naufrage tragique
Lundi, des responsables yéménites ont affirmé qu'au moins 76 personnes étaient mortes et des dizaines portées disparues après le naufrage d'une embarcation transportant principalement des migrants éthiopiens au large des côtes yéménites.
En 2024, au moins 558 personnes sont mortes en empruntant la Route de l'Est, soit «l'année la plus meurtrière pour les traversées maritimes de migrants» sur cet axe, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
L'Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé du continent, n'a pas aboli la peine capitale, mais elle est peu appliquée. Selon la Coalition mondiale contre la peine de mort (World Coalition Against Death Penalty, WCADP), la dernière exécution dans le pays remonte à 2007.