Les spéculations vont bon train
Comment se déroulera la comparution de Donald Trump?

Donald Trump comparaîtra devant la justice ce mardi. Ce sera la première fois qu'un ex-président doit répondre de ses actes devant la justice. L'affaire qui le concerne remonte à 2016, date à laquelle il aurait versé de l'argent à une actrice porno.
Publié: 03.04.2023 à 11:16 heures
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Dernière mise à jour: 03.04.2023 à 13:34 heures
Donald Trump à West Palm Beach le 1er 2023.
Photo: Chandan Khanna

Donald Trump, et l’Amérique avec lui, s’apprête à vivre une première historique: il devra quitter ce lundi la Floride pour rejoindre New York, où il est censé comparaître le lendemain devant la justice pénale après avoir été inculpé en lien avec un paiement à une star du porno. Qu’un ex-président américain soit présenté ainsi à un juge est sans précédent. Et cela se produit au moment où le milliardaire de 76 ans est lancé dans la course à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2024.

«Une persécution politique», dénonce le camp de Donald Trump, qui clame son innocence et crie à la «chasse aux sorcières». Le magnat doit se présenter à un tribunal de Manhattan a priori dans l’après-midi de mardi, pour se voir signifier formellement les charges pesant contre lui. Ces dernières n’ont pas encore été rendues publiques. Le jour même, à 20h15 heure locale, il a prévu de s’exprimer, mais depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, ont annoncé ses services.

Un «perp walk»?

Dans l’agitation qui entoure l’affaire, la manière dont va se dérouler sa comparution est sur toutes les lèvres dans les milieux politique et médiatique. D’ordinaire, le rituel est bien rodé. Les prévenus déclinent leur nom, âge, profession, se soumettent à une prise d’empreintes digitales et sont pris en photo (le fameux «mugshot»).

Cette fois, le fait qu’il s’agisse d’un ancien chef d’Etat fait planer des inconnues et «rien n’est encore arrêté», selon l’un des avocats de Donald Trump, Joe Tacopina. «Ce n’est jamais arrivé auparavant. Jamais le Secret Service n’avait été impliqué dans une lecture de l’acte d’accusation» à aussi haut niveau, a-t-il affirmé dimanche, en référence au service chargé de protéger les hautes personnalités américaines.

Y aura-t-il un «perp walk», cette marche du prévenu entouré de policiers dans un espace public, pendant laquelle il est mitraillé par photographes et caméras? «Je m’attends à ce qu’ils essaient de tirer le maximum possible de publicité de tout cela, a lâché Joe Tacopina. Espérons que ce soit aussi indolore et classe que possible pour une situation comme celle-ci.»

En attendant, l’ancien président se prépare à la «bataille», a-t-il poursuivi. «Parce que vraiment, (mardi) est le jour, à mon avis, où l’état de droit aux Etats-Unis est mort». Si de nombreux républicains semblent faire bloc autour de lui, y compris parmi ses rivaux, l’ex-gouverneur de l’Arkansas Asa Hutchinson a lui annoncé dimanche sa candidature à la présidentielle de 2024, estimant dans le même souffle que Donald Trump devait se retirer de la course au vu de son inculpation.

Un dossier parmi d’autres

L’affaire qui revient tourmenter Donald Trump remonte à 2016, juste avant son élection surprise à la tête de la première puissance mondiale. Son avocat personnel, Michael Cohen, avait à l’époque versé 130'000 dollars à l’actrice porno Stormy Daniels pour acheter son silence. La star du X assure qu’elle a eu une relation sexuelle avec Donald Trump, marié à Melania, lui le nie. Le magnat a depuis été contraint de reconnaître qu’il avait remboursé Michael Cohen, mais assure que la transaction n’avait rien d’illégal.

Si l’accord passé avec Stormy Daniels était bien autorisé, il pourrait toutefois correspondre à une dépense de campagne. Or la somme n’apparaît pas dans les comptes du candidat et a, au contraire, été inscrite comme «frais juridiques» dans les documents de son entreprise.

L’affaire Stormy Daniels n’est que l’une des nombreuses enquêtes qui menacent Donald Trump. La justice fédérale a ouvert des investigations sur son rôle dans l’attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, et sur sa gestion des archives présidentielles après son départ de la Maison Blanche. Une procureure de l’Etat de Géorgie s’intéresse aussi à des pressions exercées sur des responsables électoraux pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.

En attendant, ses partisans veulent croire que sa mise en accusation ne fera que consolider sa candidature en 2024, en renforçant leur sentiment d’un «complot» contre lui. Ses supporters, dont l’élue Marjorie Taylor Greene, ont prévu de manifester mardi à New York contre «l’odieuse attaque» du procureur contre lui. La police de New York est déjà en état d’alerte pour éviter tout débordement.

(AFP)

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