Rixe entre bandes rivales
Un membre des Hells Angels condamné à 25 ans de réclusion

Un ex-militaire membre du gang Hells Angels a été condamné vendredi à 25 années de réclusion criminelle pour l'assassinat d'un motard d'une autre bande lors d'une rixe entre bikers à Tarbes en 2021, un verdict dont il fera «vraisemblablement» appel selon son avocat.
Publié: 27.06.2025 à 17:25 heures
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Cet ex-militaire a écopé de 25 ans de réclusion criminelle pour avoir tué un motard d’un groupe rival. (Image prétexte)
Photo: Shutterstock
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AFP Agence France-Presse

Ce Vendredi, un ex-militaire membre des Hells Angels a écopé de 25 ans de réclusion criminelle pour avoir tué un motard d’un groupe rival lors d’une rixe entre bandes à Tarbes en 2021. Son avocat a annoncé qu’un appel était très probable. Après environ six heures de délibéré, la cour d'assises de la Gironde a assorti la peine d'une période de sûreté des deux tiers, d'un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins, ou encore d'une interdiction de port d'armes.

Kévin Da Cruz, 35 ans, a accueilli le délibéré d'un air impassible, le regard fixé au loin, bras croisés dans le dos. Ce cheminot comparaissait depuis lundi pour avoir poignardé à mort Joseph Pontroué, 52 ans, au cours de cette bagarre entre bikers filmée par plusieurs témoins lors d'un salon consacré à la culture des Etats-Unis.

Ex-soldat des commandos parachutistes, il a reconnu être l'auteur des coups mortels mais assuré ne se souvenir de rien, «sonné» par des coups reçus. L'accusé encourait 30 ans de réclusion criminelle pour meurtre, voire la perpétuité si la préméditation était retenue.

«C'est une victoire!»

L'avocat général avait requis 25 années de réclusion, tandis que l'avocat de la défense, Me Emmanuel Zapirain, avait demandé la requalification des faits en violences volontaires ayant provoqué la mort sans intention de la donner. «La cour d'assises a été très sévère, elle n'a reconnu aucun des éléments que mon client a mis en avant», a réagi Me Zapirain auprès de l'AFP. «Je pense qu'il faudra vraisemblablement faire appel», a-t-il ajouté, disant vouloir d'abord consulter son client. Ce dernier a dix jours pour déposer un recours.

Kévin Da Cruz répondait aussi de tentatives de meurtre sur trois autres membres des Rebels, club rival des Hells Angels selon l'accusation. Il a été reconnu coupable de tentative d'assassinat sur deux d'entre eux, et les faits ont été requalifiés en violences volontaires concernant l'un d'eux.

«Nous sommes très contents que l'assassinat ait été retenu, c'est une victoire. C'est une page qui se tourne pour les parties civiles», a réagi Me Marina Debray, avocate de plusieurs victimes. Tout au long de la semaine, les débats ont beaucoup tourné autour d'une possible guerre de territoire entre motards, contestée par la défense. La cour d'assises a retenu dans son verdict la circonstance de «guet-apens», caractérisant l'assassinat.

Ses excuses à la famille

Avant que le jury ne se retire pour délibérer, Kévin Da Cruz avait pris la parole une dernière fois pour présenter ses «plus sincères excuses» aux familles des victimes, en larmes sur le banc des parties civiles. «Je regrette énormément ce qui s'est passé, je n'ai jamais voulu ce qui est arrivé ce jour-là», a-t-il dit d'une voix saccadée.

«C'est un verdict juste, une juste peine, un juste équilibre entre sa condamnation pour ce qu'il a commis et une réinsertion à venir», a commenté Me Marine Gautreau, avocate des proches de Joseph Pontroué, qu'elle a décrit comme «très émus» à l'issue du procès. Dans un premier volet correctionnel, la cour d'appel de Bordeaux a condamné en mars une dizaine de motards à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison, notamment pour violences aggravées.

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