«Je n'aurais jamais cru, après 41 ans de service en période de paix, devoir faire l'expérience d'une guerre et que l'armée, que je dirige, soit plus ou moins nue», a déclaré le chef de l'armée de terre Alfons Mais dans un post sur le réseau professionnel LinkedIn.
«Les options que nous pouvons offrir aux pouvoirs politiques sont extrêmement limitées», a-t-il reconnu dans un rare aveu d'impuissance.
«Nous l'avons tous vu venir et n'avons pas été en mesure d'imposer nos arguments, de tirer les conséquences de l'annexion de la Crimée» en 2014, a-t-il déploré, ajoutant être «en colère».
«Furieuse après nous-mêmes»
«Je suis furieuse après nous-mêmes parce que nous avons échoué face à l'histoire», a abondé sur son compte Twitter l'ancienne ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer, membre du dernier gouvernement d'Angela Merkel.
«Nous n'avons rien préparé» après la guerre de Géorgie en 2008, l'annexion de la Crimée et les combats dans la région est-ukrainienne du Donbass, «qui aurait pu vraiment dissuader» le président russe Vladimir Poutine, a-t-elle ajouté.
L'Allemagne a selon elle oublié les leçons du passé, à savoir «que la négociation vient en premier, mais que nous devons être militairement assez forts pour que la non-négociation ne soit pas une option pour la partie adverse», a-t-elle ajouté.
Une réorganisation de l'armée allemande?
Le général Alfons Mais a appelé à une réorganisation de l'armée allemande, faute de quoi «nous ne serons pas en mesure d'assurer avec succès nos engagement» envers l'Alliance atlantique.
«Le territoire de l'Otan n'est pas encore directement menacé, même si nos partenaires de l'est ressentent une pression croissante», a-t-il dit.
Les pays de l'Otan doivent discuter d'une réponse à l'invasion russe en Ukraine vendredi lors d'un sommet virtuel.
Environ 550 soldats allemands sont actuellement stationnés en Lituanie dans le cadre d'une mission de l'Otan et le gouvernement a promis l'envoi d'un renfort de 350 soldats.
L'Allemagne a été critiquée ces dernières semaines en raison de son refus de livrer des armes à Kiev, conformément à son principe de ne pas exporter d'armes dans les zones de conflits.
Le pays se repose entièrement sur les États-Unis pour assurer sa protection militaire.
(ATS)