La Maison Blanche a dénoncé mercredi un appel lancé la veille par des élus démocrates aux militaires et agents du renseignement américains à refuser les «ordres illégaux» du gouvernement de Donald Trump.
Dans une vidéo postée mardi sur X, six élus démocrates à la Chambre des représentants et au Sénat, qui ont eux-mêmes servi dans l'armée ou les services de renseignement, estiment que «cette administration oppose nos militaires en uniforme et nos professionnels du renseignement aux citoyens américains».
«Aujourd'hui, les menaces contre notre Constitution ne viennent pas seulement de l'étranger, mais aussi d'ici, chez nous», dénoncent ces élus, dont le sénateur Mark Kelly, un ancien membre de la marine américaine et astronaute de la Nasa, ou la sénatrice Elissa Slotkin, qui a servi pour la CIA en Irak. «Vous pouvez refuser les ordres illégaux», exhortent-ils.
Une «radicalisation dangereuse»
«Des responsables démocrates appellent ouvertement la CIA et les dirigeants de l'armée à se rebeller contre leur Commandant en chef. Ne sous-estimez pas à quel point le Parti démocrate est devenu dangereusement radicalisé», a réagi mercredi sur X le directeur de cabinet adjoint de la Maison Blanche, Stephen Miller.
Le ministre de la Défense, Pete Hegseth, a également dénoncé la vidéo, suggérant sur le même réseau social que ses auteurs souffraient d'une «névrose anti-Trump» – une expression employée par la droite pour ridiculiser les opposants du président. Les élus démocrates ne précisent pas dans leur vidéo à quels ordres ils font référence, mais le gouvernement de Donald Trump a été critiqué pour son utilisation des forces armées, tant aux Etats-Unis qu'à l'étranger.
Le républicain a notamment ordonné le déploiement de la Garde nationale dans plusieurs villes démocrates, dont Los Angeles et Washington, à chaque fois contre l'avis des autorités locales. Il a notamment justifié le déploiement de ce corps de réserve de l'armée par ce qu'il présente comme une montée de la criminalité.
Les Etats-Unis ont également mené ces dernières semaines une vingtaine de frappes dans les Caraïbes et le Pacifique contre des embarcations qu'ils accusent – sans présenter de preuves – de transporter de la drogue, faisant au moins 83 victimes. La légalité de ces frappes a été contestée par de nombreux experts, pour qui elles s'apparentent à des exécutions extrajudiciaires.