Traque de son meurtrier
Ils combattaient Charlie Kirk, ils redoutent les rafles de Trump

Dans les campus et les milieux de gauche radicale américaine, la peur est palpable. La traque du meurtrier de Charlie Kirk va-t-elle dégénérer en rafles généralisées?
Publié: 12.09.2025 à 20:55 heures
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Dernière mise à jour: 12.09.2025 à 21:00 heures
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La personnalité de l'activiste assassiné Charlie Kirk est désormais l'objet d'un culte dans le camp MAGA.
Photo: keystone-sda.ch
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Richard WerlyJournaliste Blick

Ils sont angoissés. Ils évitent de se réunir ces jours-ci. Ils n'utilisent plus certains termes dans leurs échanges, sur les messageries qu'ils croient être surveillées par le FBI. Ces Américains ne sont pas de dangereux terroristes, ou des saboteurs. Ils sont enseignants, étudiants, activistes.

Tous appartiennent à la mouvance de la gauche radicale «Made in USA». Ils ont souvent participé, ces derniers mois, aux meetings du Sénateur Bernie Sanders et de la représentante de New-York Alexandria Ocasio-Cortez, contre «l'oligarchie». Ils redoutent juste d'être pris pour cible par l'administration Trump après le meurtre de Charlie Kirk.

Radar du FBI

«Notre rectorat nous a prévenu: attention à ne pas tomber dans le radar du FBI. Toute phrase anti-Trump peut entraîner des descentes de police sur le campus» nous explique, au téléphone, une universitaire de Denver, dans le Colorado. Denver fait partie de ces villes démocrates qui sont dans le viseur de Trump, comme Chicago.

Des métropoles qui, pour l'actuel président des Etats-Unis, ont le tort d'offrir un sanctuaire aux immigrants illégaux, pour lesquels des lignes d'appels d'urgence ont été mises sur pied afin de préserver leurs droits. Sauf que maintenant, la situation est différente.

Traque en direct

L'assassinat du jeune Charlie Kirk dans l'Utah, le 10 septembre, a tout changé. La traque de son meurtrier est à l'heure actuelle terminée, a annoncé Donald Trump. Les télévisions américaines ont diffusé en boucle les images des policiers qui ont retrouvé l'arme du crime. Et Donald Trump a désigné le coupable: cette gauche américaine prête à en découdre et à faire feu, selon lui, sur les ténors du mouvement MAGA...

Trump a bien sûr en tête un autre attentat, raté celui-là: celui de Butler, en Pennsylvanie, le 13 juillet 2024, lorsqu'un jeune tireur isolé a failli tuer d'une balle le candidat à la présidentielle. Tout le monde a l'image en tête: Donald Trump emporté par ses gardes du corps criant «Fight, Fight, Fight». Ce cliché est devenu iconique. Il a sans doute joué un rôle décisif dans la campagne. Maintenant, un autre l'a remplacé: celui de Charlie Kirk, ce porte-parole du mouvement MAGA qui propageait la parole réactionnaire dans les universités. Charlie Kirk avait présenté, dit-on, l'actuel vice-président JD Vance à Donald Trump.

Charlie Kirk était l'archétype du jeune américain prêt à donner sa vie pour le président et pour sa résurrection promise de l'Amérique. Alors, comment ne pas imaginer une réponse policière de grande ampleur? Surtout quand on connait le parcours du chef du FBI, Kash Patel, un avocat lui aussi connu pour être en croisade contre les gauchistes. 

Le retour du McCarthysme

La gauche radicale a-t-elle raison d'avoir peur? «Oui», répond le Sénateur indépendant Bernie Sanders, qui a aussitôt mis en garde contre un retour de la chasse aux sorcières dans les universités, dans les milieux intellectuels et dans les studios d'Hollywood, comme cela fut le cas durant les années du MacCarthysme, entre 1950 et 1955, en pleine guerre froide. Joseph McCarthy, Sénateur du Wisconsin, avait été aidé dans sa traque des «rouges» par le très puissant, et très droitier patron du FBI Edgard J. Hoover.

Les droits individuels comptaient peu. Les Etats-Unis se mirent à ressembler à un État policier. C'est ce que beaucoup redoutent aujourd'hui. 

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