L'influent sénateur américain Lindsey Graham a défendu dimanche sa proposition de sanctions drastiques contre Moscou. Son projet progresse à mesure que semble s'accroître la frustration du président américain Donald Trump vis-à-vis de son homologue Vladimir Poutine et que les frappes russes s'intensifient en Ukraine.
«Un tournant arrive» dans la guerre en Ukraine, a déclaré le sénateur républicain sur la chaîne de télévision CBS. Il mène depuis plusieurs mois une coalition de parlementaires américains favorables à de nouvelles sanctions financières très importantes contre Moscou et ses soutiens. Cette proposition de loi «donnerait au président Trump la capacité d'imposer des droits de douane de 500% sur n'importe quel pays qui aide la Russie et soutient la machine de guerre de Poutine», a déclaré dimanche le sénateur.
Le président aura «une flexibilité maximale» sur les droits de douane imposés si ce texte était adopté, a dit Lindsey Graham, assurant avoir le soutien de 85 des 100 sénateurs américains, au-delà donc du seul camp républicain de Donald Trump. Ce dernier avait dit mardi «étudier de très près» cette proposition.
«Un coup de massue»
«C'est un coup de massue que le président Trump aura à sa disposition pour mettre fin à la guerre», a insisté Lindsey Graham, qui s'est rendu en Europe cette semaine pour défendre ses mesures au côté de son partenaire démocrate Richard Blumenthal. Les deux sénateurs ont notamment rencontré le président ukrainien et doivent s'entretenir lundi avec le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte.
Les mesures proposées par les deux sénateurs américains font partie des moyens qui «peuvent nous rapprocher de la paix», a écrit jeudi sur le réseau social X Volodymyr Zelensky. Ce dernier ne cesse de réclamer un renforcement des sanctions américaines contre la Russie.
«L'idée que l[es Etats-Unis d']Amérique vende des armes pour aider l'Ukraine est tout à fait d'actualité», a ajouté Lindsey Graham dimanche, évoquant des mesures possibles visant «plus fortement les avoirs [russes] gelés» ou encore la vente aux alliés européens d'"énormes quantités d'armes qui pourront bénéficier à l'Ukraine».
Jeudi, Donald Trump s'était dit «déçu» par la Russie, après avoir pourtant commencé son mandat par un rapprochement spectaculaire avec Moscou. Son émissaire Keith Kellogg est attendu lundi à Kiev pour une visite officielle.