Décision de justice «historique»
A Madrid, dix apparts fermés pour protéger les seuls non-touristes d'un immeuble

Décision «historique» dans la lutte contre le surtourisme. A Madrid, un tribunal a fermé dix appartements de location à court terme pour préserver l'intimité et la santé des habitants permanents. Les touristes faisaient vivre un enfer à la seule famille de l'immeuble.
Publié: 09.07.2025 à 19:53 heures
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Dans cet immeuble du centre-ville de Madrid, 10 logements pour touristes ont été fermés par la justice. Une famille est soulagée.
Photo: Capture d'écran/Google Maps
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Léo MichoudJournaliste Blick

Seule au milieu des logements touristiques d'une capitale européenne, une famille obtient réparation. Un tribunal de Madrid vient de réagir au surtourisme en fermant d'un seul coup dix appartements de location touristique. Une «décision historique» rendue mi-juin, relatée ce mardi 8 juillet par le quotidien espagnol «El Pais» et repérée par «Le Parisien».

Il ne s'agit pas (pour l'instant) d'interdire à Airbnb et ses concurrents de proposer des logements. Il est avant tout question de «protéger» les derniers résidents permanents d'un immeuble de 60 appartements – situé sur la longue rue de Toledo, qui traverse le centre-ville. Une nuit par-ci, deux jours par-là: les allers-retours constants des touristes constituent, selon la justice, une attaque au «droit à l'intimité et à la vie privée» d'un couple avec enfants, propriétaire d'un des logements.

Les touristes baisent dans les couloirs

Arrivée il y a quatre ans, la famille vivait selon le jugement une «insalubrité», des «nuisances sonores» et de «graves problèmes de santé» inacceptables. «Le dérangement, le bruit, la saleté et même le harcèlement des résidents d'immeubles les empêchent de dormir et de se reposer», indique la justice.

«El Pais» évoque la gène causée par les ménages incessants et les nombreux objets retrouvés devant leur porte. Pire que ça: les touristes ivres et les fiestas presque quotidiennes, ainsi que parties communes utilisées en tout temps, notamment «pour y avoir des relations sexuelles».

Les nombreuses interventions policières et le total de 16'0000 euros d'amendes n'ont pas suffi à calmer les choses. Conséquences pour la famille? Des troubles du sommeil, de la dépression et un emploi perdu pour la mère… et enfin le dépôt d'une plainte pénale.

Une décision suffisante?

Quatre entreprises de location touristique sont condamnées à dédommager une famille à hauteur de 37'000 euros. L'avocat de la famille y voit un «jugement pionnier», étant donné que ce ne sont pas les autorités qui ont demandé la fermeture des logements, mais «une simple famille».

Toutefois, dans l'immeuble, une quarantaine d'appartements restent des résidences secondaires dédiées à la location courte, déplore «El País» ce mercredi 9 juillet dans un second article. La situation de «merde», décrite comme telle par le portier, a fait fuir une partie du voisinage.

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